Innovation collective

Des challenges entre salariés pour générer de nouvelles idées

Sans idée, pas d’innovation. Et pour Edison, «pour avoir une idée géniale, il faut en avoir beaucoup». D’où l’efficacité des concours internes entre salariés.

Lorsque son directeur lui a demandé quel produit à destination des 20-25 ans l’entreprise pourrait lancer l’année prochaine, ce responsable formation & développement a proposé de traiter ce thème sous forme d’un «défi». But de ce challenge: amener les salariés, réunis en petites équipes, à produire et matérialiser leurs idées au cours d’une période de temps limitée à 24-48 heures. Retour d’expérience sur les facteurs de succès d’un tel évènement.

Autant le savoir, les salariés se mobilisent à la hauteur de l’enjeu qui leur est soumis. On ne les mobilise réellement que pour un sujet ambitieux, stimulant et crucial pour l’entreprise. Et si inviter tous les salariés est rarement possible, plusieurs équipes de 6-8 personnes, au sein desquelles les métiers et les personnalités sont volontairement mélangés, permettent de représenter l’entreprise dans toute sa diversité. Pour informer les salariés et recruter les volontaires, l’entreprise s’appuie sur les outils dont elle dispose déjà… ainsi que quelques relances auprès du comité de direction et des cadres.

Le maître-mot de l’évènement: le respect du timing. Pour que chaque groupe soit en mesure de présenter un projet suffisamment abouti, il faut faire preuve d’une «douce fermeté» continue. Cependant, une des trois phases doit être gérée avec davantage de latitude : celle qui se situe entre la production des idées et la matérialisation des suggestions sous forme de croquis, maquettes ou prototypes.

C’est en effet à ce stade que les équipes enrichissent leurs propositions en copiant, combinant et transformant celles de leurs collègues. Elles peuvent même décider de coopérer, de fusionner ou de recomposer leurs compétences pour augmenter leur efficacité. Toute la magie imprévisible de l’émergence groupale!

Impossible de terminer un tel sprint sans le point de vue d’un jury légitime, évaluant autant les résultats que les efforts fournis par les participants. Inimaginable de ne pas informer les salariés absents dès le lendemain. A plus long terme, bâtir un système de reconnaissance symbolique permet de valoriser les contributeurs, par exemple en rendant publics les projets prioritaires retenus par le comité de direction et en proposant aux principaux contributeurs d’y participer.

La finalité d’un tel défi ne se résume pas à la production d’idées. Elle nécessite la mise en œuvre d’actions concrètes. Valoriser les meilleures réalisations de l’année, qu’elles soient ou non issues d’un évènement organisé, met en lumière les réussites et encourage les tentatives, essais et expérimentations. Un véritable appel à l’innovation collective.

La plate-forme informatique d’innovation, une autre modalité du défi

Les outils informatiques permettent d’organiser virtuellement un challenge, par le biais d’échanges entre participants éloignés ou peu disponibles. Qu’il s’agisse d’un intranet, d’un réseau social ou d’un système de management des idées, ce dispositif permet à tous les salariés de commenter et d’enrichir une idée, de recevoir des newsletters et de plébisciter une idée grâce à un système de vote. Attention, utiliser une plate-forme informatique nécessite d’organiser le concours sur quelques semaines et rend plus complexe la dernière étape, celle du maquettage. Cela pose surtout la question de l’animation des salariés. En effet, les contributeurs potentiels ont besoin d’incitation puis de feedback rapide, au risque de se désintéresser. Organiser un défi en ligne ne se limite donc pas à la soumission du thème de réflexion, encore faut-il relancer et encourager la participation. Un véritable travail de communication interne.

 

commenter 0 commentaires HR Cosmos
Depuis une vingtaine d'année, Frédéric Sauzet conçoit et anime des ateliers collaboratifs destinés à améliorer les performances des organisations. Il gère innovecteur.com, le blog qui permet à tous les professionnels de l’innovation de rester passionnés par leur métier. Au bénéfice de deux Masters – Génie Mécanique et Executive MBA - il est coach certifié. Il a par ailleurs obtenu le CAS Formateur d’adultes à l’Université de Genève.

 

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