Quotas féminins

Les dirigeantes sont plus nombreuses qu'on ne le croit, selon le Centre Patronal

Le Conseil national s’est prononcé en faveur des quotas féminins à la tête des principales entreprises helvétiques. Bientôt, le Conseil des Etats devra également trancher. Un tour de vis inutile, selon le Centre Patronal: en effet, les femmes dirigeantes sont plus nombreuses qu’on ne le croit.

La balle des quotas est désormais dans le camp des sénateurs: après leurs collègues du Conseil national, qui ont validé en juin dernier l’obligation pour les grandes entreprises suisses cotées en Bourse de nommer au moins 30% de femmes dans leur conseil d’administration et au moins 20% dans leur direction, au tour des conseillers d’Etat de se prononcer. Dans ce contexte, les débats entre partisans et adversaires des quotas reprennent de plus belle.

Or, le Centre Patronal pointe du doigt le fait que ces débats «n’ont porté jusqu’ici que sur la manière de résoudre le problème de la sous-représentation des femmes dans les fonctions dirigeantes des entreprises». En revanche, «rares sont ceux qui osent s’interroger sur la réalité ou l’ampleur de ce ‘problème’», regrette le secrétaire patronal Pierre-Gabriel Bieri dans un communiqué de presse.

26% au lieu de 7%

Le Centre Patronal ne remet pas en question l’égalité «de droit et de fait» entre les hommes et les femmes telle que prévue par la Constitution.  Par contre, «on aurait le droit de remettre en question l’ampleur de la sous-représentation féminine», poursuit le communiqué. Le Conseil fédéral se base, dans son argumentaire, sur un décompte effectué dans les cent plus grandes sociétés du pays. Ce décompte chiffre à 7% la part des femmes dans les postes de direction et à 19% dans les conseils d’administration. «Quand on sait que près de 598’000 entreprises sont actives en Suisse, dont plus de 527’000 dans les secteurs secondaire et tertiaire, on est en droit de se demander pourquoi l’argumentation officielle ne prend en considération que les plus grandes, soit un échantillon non représentatif de 0,016% de l’ensemble.»

Pierre-Gabriel Bieri rappelle qu’une étude conduite il y a quelques années par l’Université de St-Gall (pour le compte de l’Union suisse des arts et métiers et de l’association Femmes PME Suisse), et s’appuyant sur les données 2012 de l’Enquête suisse sur la population active, a abouti à des résultats fort différents. «Toutes tailles d’entreprises confondues, ce n’étaient pas 7% mais 26% des postes de direction qui étaient occupés par des femmes, avec une répartition assez régulière entre les grandes entreprises de 250 collaborateurs et plus (23%), celles de 50 à 249 employés (22%) et de 10 à 49 (26%) et les micro-entreprises de moins de dix personnes (31%).»

De l’avis du Centre Patronal, l’objectif soumis au Parlement était donc «déjà bien dépassé il y a six ans».  Et de conclure qu’à la lumière de ces chiffres, on est en droit de relativiser «considérablement l’argumentation en faveur d’une intervention étatique».

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Texte: hrtoday.ch
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