Les entreprises misent sur les apprentis dans leur quête de talents

Dans leur quête d'employés qualifiés, les entreprises s'appuient entre autres sur leur propre relève. L'apprentissage est donc un pilier essentiel de la stratégie mise en oeuvre contre la pénurie de travailleurs qualifiés. Pour convaincre les jeunes d'opter pour une telle formation, les sociétés doivent soigner leur attractivité.
 
Berne (ats) A l'instar de Siemens, beaucoup d'entreprises suisses misent sur une forme moderne d'apprentissage, nommée "atelier d'apprentissage". Les élèves se transforment en entrepreneurs, assument la responsabilité de leurs projets et peuvent ainsi parfaire leurs compétences professionnelles.
 
Siemens emploie quelque 350 apprentis. La société a ouvert en fin d'année dernière un nouveau centre de formation à Zurich, dispensant des cours et formations modernes.
 
Pour l'entreprise, ce centre est plus qu'un nouveau bâtiment, il a un caractère symbolique. "Nous comptons beaucoup sur la formation pour combler le manque de travailleurs qualifiés", explique Siegfried Gerlach, patron de Siemens Suisse.
 
Ainsi, le nombre de places d'apprentissage d'automaticien a pu être augmenté de 42 à 64 pour les deux prochaines années. Siemens investit par ailleurs une grande part de son budget marketing pour se faire apprécier des jeunes.
 
D'autres grandes entreprises, comme l'opérateur Swisscom ou les entreprises industrielles de Migros (M-Industrie), misent également sur la gestion de projets dans leur offre de formation professionnelle. Chez le fabricant saint-gallois d'équipements industriels Bühler, les jeunes accomplissent même une partie de leur apprentissage en Chine. Ils suivent alors les cours de leur école par vidéoconférence.
 

Places vacantes

 
Sur les quelque 95'000 places d'apprentissage proposées en Suisse, environ 8000 étaient vacantes à l'été 2014, majoritairement dans les professions techniques. Selon l'organisation faîtière de l'industrie des machines Swissmem, 5% des places offertes par ses membres sont restées inoccupées en 2013.
 
A elle seule, l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) aura besoin de 100'000 nouveaux professionnels dans les cinq prochaines années. Selon la faîtière, seulement 4000 à 5000 personnes par an sont directement formées par les entreprises dans la branche.
 
Dans des métiers tels qu'informaticien, machiniste, ajusteur, ou ingénieur mécanique, l'apprentissage s'avère pourtant particulièrement efficace pour prévenir la pénurie de travailleurs qualifiés, relève une étude de Swissmem.
 
Les apprentis sont très importants, confirme Cornelia Schreier, porte-parole du fabricant zurichois de machines et de composants pour l'industrie textile Rieter. "La formation interne de professionnels fait partie de notre plan de relève. Ce personnel est formé aux exigences spécifiques de l'entreprise, intégré aux processus et à la culture d'entreprise", souligne-t-elle.
 
Rieter compte actuellement 266 apprentis - soit 5,5% du total de ses employés dans le monde - y compris sur ses marchés clés, en Inde et en Chine. Les apprentis ont en outre la possibilité d'accomplir une année de haute école aux Etats-Unis à la fin de leur première année.
 

Apprentissage en anglais

 
Dans les cantons de Genève, Schaffhouse et Zoug, il sera bientôt possible de dispenser un apprentissage en anglais. Des projets pilotes, avec différentes modalités, sont en cours.
 
"A long terme, une offre d'enseignement en anglais serait un bon moyen pour qu'encore davantage d'entreprises internationales offrent des places d'apprentissage et que plus de jeunes décident d'opter pour une telle formation", souligne le directeur de projet zougois Bruno Geiger. L'apprentissage bénéficierait en outre de perspectives internationales.
 
Les possibilités de carrière s'ouvrant après l'obtention du diplôme plaident en faveur de ce type de formation. En effet, trois chefs d'entreprise sur quatre ont commencé par un apprentissage dans l'industrie MEM.
commenter 0 commentaires HR Cosmos
Plus d'articles de Lucia Theiler/ATS