Innovation collective

Miser sur la fonction innovation pour pérenniser l’entreprise

Au cours des années passées, de nombreuses grandes entreprises ont bruyamment annoncé la création d’une direction innovation. Actuellement, de plus en plus de PME cherchent elles aussi à renforcer la gestion de l’innovation, non pour des raisons de communication mais pour assurer leur pérennité.

Toute fonction innovation implique quatre champs d’actions. Tout d’abord, l’intrapreneuriat. Il convient de rappeler que les responsables innovation insèrent leurs activités entre celles de la recherche, du développement et du marketing. Au sein de l’entreprise, ils pilotent des projets, valorisent les meilleures réalisations et encouragent chaque salarié à détecter des possibilités d’innovation. Enfin, dans une forme ultime, ils incitent les salariés à s’engager dans l’intrapreneuriat, c’est-à-dire la mise en œuvre autonome de projets innovants au sein de l’entreprise.

Ensuite, l’innovation ouverte. En collaborant avec des partenaires extérieurs, tels que des clients, des utilisateurs, des fournisseurs et même des universités et laboratoires, les responsables innovation encouragent l’entreprise à se lancer dans ce fonctionnement basé sur le partage et la coopération entre des acteurs économiques qui n’appartiennent pas forcément à la même entreprise.

Sur un autre plan, les responsables innovation accélèrent la transformation de l’entreprise, puisque toute activité d’innovation conduit à une mutation: évolution des produits, proposition de nouveaux services, ciblage de nouveaux clients et aussi disruption, c’est-à-dire modification radicale du modèle d’affaires.

Les possibilités offertes par les outils numériques montrent chaque jour que la digitalisation est une réalité incontournable. Difficile alors de prédire le prochain business model gagnant: il devient essentiel de lancer des expérimentations successives, de tester des concepts même inaboutis pour disposer de retours factuels du marché, ce qui facilitera la prise de décision. Il appartient aux responsables innovation d’introduire cette culture de l’agilité, qui ne manquera pas de bousculer les pratiques habituelles.

Enfin, dernier point, l’acceptation par le marché. Une invention ne devient une innovation que lors de l’acte d’achat, ce qui implique que cette nouveauté respecte les règles éthiques, environnementales ou culturelles imposées par l’Etat et la société. Par exemple, l’automobile sans conducteur est techniquement au point mais se heurte encore à deux obstacles : le consommateur refuse de se faire conduire par un «robot» et le cadre juridique ne définit pas encore les responsabilités en cas d’accident.

Interpréter les signaux hors entreprise et orienter les décisions font complètement partie des attributions des responsables innovation. Dans l’exemple des voitures autonomes, il a été décidé d’introduire graduellement la technologie, pour en augmenter l’adoption par l’écosystème.

C’est en comprenant la richesse et la complexité du travail des responsables innovation que les RH seront à même de soutenir la mise en place d’une telle fonction, dont la variabilité sera fonction de la taille de l’entreprise. Au sein d'un grand groupe, le rôle est très transverse et la part de la communication primordiale. Dans une PME, les fonctions sont plus techniques et plus proches de la gestion de projet. Enfin, dans le cas d'une start-up, le positionnement est souvent celui du premier chercheur, intervenant directement sur l'amélioration des produits.

commenter 0 commentaires HR Cosmos
Depuis une vingtaine d'année, Frédéric Sauzet conçoit et anime des ateliers collaboratifs destinés à améliorer les performances des organisations. Il gère innovecteur.com, le blog qui permet à tous les professionnels de l’innovation de rester passionnés par leur métier. Au bénéfice de deux Masters – Génie Mécanique et Executive MBA - il est coach certifié. Il a par ailleurs obtenu le CAS Formateur d’adultes à l’Université de Genève.

 

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