Recrutement

Neuvoo, le "Google de l'emploi" made in Switzerland

Elle ambitionne de devenir le Google de l'emploi et compte déjà plusieurs millions de visiteurs uniques mensuels à travers le monde. Portrait de Neuvoo, une plateforme web créée en 2011 par deux Suisses et un Québécois.

Comme de nombreuses autres start-up, Neuvoo est née d’une frustration: «A l’époque où, la fin de mes études universitaires approchant, je me suis mis à chercher un emploi sur internet, j’ai constaté qu’aucun site ne présentait une vue d’ensemble des offres. Etant de la génération des ‘je-veux-tout-tout-de-suite’, j’ai pesté devant mon ordinateur!»

Plutôt que de continuer à pester, Maxime Droux décide alors de prendre le taureau par les cornes. En compagnie de ses deux meilleurs potes Benjamin Philion et Lucas Martinez, rencontrés à Genève, le jeune Fribourgeois imagine Neuvoo (‘conseiller’ en finnois), un agrégateur d’annonces destiné à devenir le Google de l’emploi.

«Nous avons démarré en 2011 au Québec, avec des bouts de chandelle. J’ai profité des contacts que m’offraient mon MBA pour faire la promo de la boîte et trouver des investisseurs.» Des investisseurs, Maxime Droux en décroche trois en Espagne. La vraie histoire de la start-up peut alors commencer. Au fait, pourquoi le Québec? «Benjamin en est originaire et c’est un très bel endroit pour lancer un business sur le web.»

Un internaute suisse sur quatre

En 2013, impatients de «voir si nous avions le potentiel de nous développer», les trois compères étendent leurs activités à la Suisse. Pari réussi puisque désormais, Neuvoo attire pas moins de 300'000 visiteurs uniques chaque mois en terres helvétiques. Concrètement, «près d’un internaute suisse sur quatre fera un tour sur notre site en 2016», estime le jeune patron. Basée à l’EPFL, la filiale rouge à croix blanche de Neuvoo compte une quinzaine de collaborateurs.

A l’échelle planétaire, la société emploie quelque 120 personnes, basées dans plus de 60 pays. Chaque mois, environ 4 millions de visiteurs uniques font confiance à Neuvoo. «Notre objectif pour 2017 est de faire grimper ce chiffre à 6 millions», précise l’ambitieux entrepreneur.

Pour garantir un trafic optimal, une seule solution: recenser le plus grand nombre possible d’annonces. «Actuellement, nous offrons aux demandeurs d’emploi helvétiques l’accès en quelques clics à plus de 130'000 postes. Cela représente 90 à 95% du total des offres disponibles sur internet.» Mondialement, Neuvoo répertorie environ 20 millions de postes, mais ne compte pas en rester là: «Notre but est de nous approcher le plus possible des 100%.»

Aider les entreprises à mesure leur REI

Pour y parvenir, les trois businessmen peuvent compter sur une équipe de 60 développeurs, «qui travaillent sur le perfectionnement de notre algorithme, ainsi que sa maintenance», explique Maxime Droux. Toutes les quatre heures, le robot de Neuvoo retourne sur chacun des sites web pertinents – à savoir ceux des jobboards, des agences de placement et bien sûr des entreprises recruteuses elles-mêmes – «pour voir si nous sommes à jour».

Parallèlement, les commerciaux de la start-up démarchent directement les partenaires les plus intéressants, tels que les plateformes en ligne. «L’indexation est gratuite, tout comme la recherche des offres par les candidats. Les recruteurs paient au clic (ndlr: lorsqu’un internaute, séduit par une offre, est redirigé vers le site web l’hébergeant) et bien sûr pour être placés en tête de liste des résultats.»

L’ex-jeune pousse est déjà parvenue à se tisser un joli réseau de clients de par le monde, dont Monster, Uber ou encore Disney. Un des arguments qu’elle utilise afin de les convaincre? La mesure du REI (retour sur investissement). «Nous aidons les entreprises à mettre en place des outils permettant d’analyser précisément la source et le coût d’une embauche, ce qui par ricochet rend leur processus de recrutement beaucoup plus efficient.»

Enhardis par leur succès, les trois patrons de Neuvoo se sont mis en quête d’un financement additionnel, qu’ils ont obtenus en 2015. «Outre nos investisseurs de départ, nous avons pu compter sur le soutien de deux nouvelles personnes, basées en Suisse.» Il faut dire qu’avec un chiffre d’affaires doublé chaque année depuis sa création, la société a de sacrés atouts à faire valoir.

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