20.05.2015

Après un acident: La Suva encourage la reprise du travail à temps partiel

Lors d'une incapacité de travail consécutive à un accident, l'essentiel des assurés reprennent le travail à 100% uniquement lorsqu'ils sont totalement rétablis. Cette pratique coûte cher et ne favorise pas la réinsertion, affirme la Suva qui lance une campagne pour lutter contre le principe du tout ou rien.

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Berne (ats) Ses chiffres montrent en effet que les médecins mettent environ 95% des personnes accidentées en incapacité totale de travail pour des cas de légère à moyenne gravité. C'est uniquement lorsqu'elles sont complètement remises qu'elles reprennent leur poste.

Une situation qui n'est pas idéale pour la réinsertion, selon Wolfgang Czerwenka, médecin de famille et membre de la Direction d'Argomed Ärzte AG, cité dans un communiqué diffusé par la Suva. Les employeurs tireraient eux aussi avantage d'une évolution de la pratique. La hausse de leurs primes est en effet proportionnelle aux indemnités journalières, précise la Suva.

L'assureur aussi serait parmi les gagnants. D'après Peter Diermann, chef du secteur prestations d?assurance à la Suva, "de moins longues absences permettraient de réaliser des économies substantielles".

1,29 milliard

En effet, plus d'un tiers des personnes accidentées suivies par la Suva sont en plus ou moins longue incapacité de travail. Pour compenser la perte de revenus consécutive, ces patients détiennent un droit légal à une indemnité journalière à hauteur de 80% du salaire assuré, rappelle la Suva.

En 2014, l'assureur a versé environ 1,29 milliard d?indemnités journalières. Ce montant représente plus que ce que la Suva dépense pour l'ensemble des frais de traitement et de réadaptation des assurés, indique-t-elle.

La Suva explique la situation actuelle par une méconnaissance du quotidien professionnel des assurés par leurs médecins. "De telles informations sont nécessaires pour que le médecin puisse évaluer les possibilités de réinsertion et déterminer la capacité de travail, voire l'engagement provisoire dans une autre fonction", explique le médecin Wolfgang Czerwenka.

Employeurs aussi responsables

La Suva impute également une certaine part de responsabilité aux employeurs. Selon la planification du travail, certains d'entre eux préfèrent occuper des collaborateurs à plein temps.

Afin d'inverser la tendance, la Suva lance un spot d'information TV qui met en scène la nostalgie du travail. Elle met parallèlement à la disposition des employeurs un formulaire dans lequel ils peuvent décrire très facilement le poste de travail et les activités du collaborateur et qu'ils peuvent remettre au médecin traitant. Un instrument optimal pour apprécier les possibilités de réinsertion, selon le docteur Czerwenka.