15.04.2015

Finance: les actionnaires sont trop gâtés, selon le patron de BlackRock

Le patron de BlackRock reproche aux grandes entreprises d'être trop généreuses avec leurs actionnaires. Ces déclarations interviennent quelques jours seulement après les mises en garde d'un autre gourou de Wall Street contre l'évolution récente des marchés.
 
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New York (ats/afp) Croissance exponentielle des programmes de rachat d'actions ou montée continue des dividendes: ces mesures destinées à gâter les investisseurs se font au détriment de la croissance à long terme, prévient Laurence Fink.
 
Le directeur général du numéro un mondial de la gestion d'actifs s'exprimait dans une lettre adressée aux patrons de 500 des plus grandes entreprises américaines, publiée par le "New York Times" sur son site Internet.
 
Pour le responsable de BlackRock, qui gère plus de 4000 milliards de dollars d'actifs, ce sont plutôt "les effets des phénomènes de court terme qui sont inquiétants. A la fois pour ceux qui cherchent à économiser pour des objectifs de long terme comme la retraite et pour l'économie dans son ensemble".
 

Au détriment de l'investissement

 
Les mesures financières adoptées pour faire plaisir aux actionnaires, souvent sous la pression de fonds activistes, se font aux dépens d'investissements pour le bien de l'entreprise. Notamment dans "l'innovation, les salariés qualifiés ou les dépenses de capital essentielles pour nourrir une croissance à long terme".
 
Les grands noms de la cote de la Bourse de New York n'ont pourtant pas hésité à ouvrir en grand leur portefeuille ces derniers mois. A l'instar du programme de rachat d'actions de 50 milliards de dollars annoncé par General Electric la semaine dernière.
 
Tout cet argent redistribué aux actionnaires "envoie un message décourageant sur la capacité d'une entreprise à utiliser ses ressources à bon escient et à développer un plan cohérent pour la création de valeur à long terme".
 
Début avril, c'était Jamie Dimon, PDG de la banque JPMorgan Chase, qui tirait la sonnette d'alarme sur certaines tendances dans le secteur financier.
 

Difficile de gérer une nouvelle crise

 
Dans sa lettre annuelle adressée à ses actionnaires, le plus grand banquier de la place new-yorkaise mettait en avant des fluctuations étonnantes observées récemment sur les marchés des changes ou des obligations. Des signes selon lui de problèmes plus larges à venir.
 
Et il prévenait que les banques, entravées par l'apparition de multiples règles censées mieux les réguler, auront plus de mal à gérer la prochaine crise financière.