27.10.2014

France: Le chômage atteint un nouveau record, à mi-mandat de Hollande

Un nouveau record du chômage pour la mi-mandat de François Hollande: en septembre, 3,43 millions de demandeurs d'emploi sans activité pointaient à Pôle emploi en métropole. Mais la hausse "ralentit", note le gouvernement.
 

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Paris (ats/afp) Après une légère embellie en août, Pôle emploi a accueilli en septembre 19'200 nouveaux inscrits (+0,6%) en catégorie A (sans aucune activité), a annoncé le ministère du Travail. La hausse est encore plus nette en incluant les demandeurs d'emploi ayant exercé une activité réduite (+50'200, +1,0%), pour un plus haut historique de 5,13 millions (5,43 millions avec l'Outre-mer).

"Les réformes ont besoin de temps pour produire leurs effets", a réagi dans un communiqué François Rebsamen, ministre du Travail, à quelques jours de la mi- mandat de François Hollande. Depuis son élection en mai 2012, plus d'un demi-million de chômeurs ont poussé la porte de Pôle emploi.

M. Rebsamen note toutefois un "ralentissement" de la progression au 3e trimestre par rapport au début de l'année: 34'200 chômeurs supplémentaires, contre 49'000 au 2e trimestre et 42'000 au 1er trimestre.

En septembre, la situation s'est dégradée dans toutes les classes d'âge. Chez les moins de 25 ans, le chômage a augmenté de 0,4%, mais il reste bien orienté sur un an (-1,2%).

Emplois d'avenir

Les jeunes sont la cible prioritaire des politiques de l'emploi du gouvernement. La barre des 150'000 emplois d'avenir, destinés aux moins diplômés, a été atteinte fin septembre. Le gouvernement en prévoit 45'000 de plus fin 2014 et 50'000 en 2015.

L'exécutif soutient, en outre, un amendement PS au projet de budget 2015 visant à financer 50'000 contrats aidés supplémentaires, dont 15'000 emplois d'avenir. Le gouvernement s'en est "réjoui".

A l'autre bout de la pyramide des âges, l'explosion du chômage des seniors se poursuit: +1,0% sur un mois, +11,1% sur un an.

Le ministre note, malgré tout, un motif de satisfaction: le chômage des 50 ans et plus "connaît son plus faible trimestre de hausse (+1,8%) depuis le premier trimestre 2011, soit plus de trois ans".

Pas de répit, en revanche, pour les chômeurs de longue durée, inscrits à Pôle emploi depuis plus d'un an: +1,5% sur un mois, +10% sur un an. Ils représentent 43% de l'ensemble des demandeurs d'emploi.

Plan d'action

Pour eux, M. Rebsamen prévoit d'ici à fin novembre un "plan d'action", qui doit être élaboré en collaboration avec les partenaires sociaux, les collectivités territoriales et les acteurs de l'insertion.

Les mauvais chiffres de septembre ne sont pas une surprise. "Quand on a une croissance aussi faible, pas seulement en France, mais en Europe, il ne faut pas s'attendre à de bonnes nouvelles", avait prévenu dès jeudi le Manuel Valls.

Après un premier semestre de stagnation de l'économie, le gouvernement a divisé par deux ses prévisions de croissance pour 2014, de 1% à 0,4%. Pour 2015, il prévoit 1%, contre 1,7% initialement.

Or, pour beaucoup d'économistes, il faut au moins 1,5% de croissance en moyenne pour faire reculer le chômage.

Pacte de responsabilité

Pour relancer la croissance, le gouvernement mise sur le pacte de responsabilité, qui octroie aux entreprises 40 milliards d'euros (48 milliards de francs) d'ici à 2017, en échange de négociations dans les branches professionnelles, sur l'emploi notamment. Mais les engagements tardent à arriver et M. Valls doit faire le point le 4 novembre avec les partenaires sociaux.

Chez les chômeurs, le découragement pointe. Certains ne cherchent plus d'emploi, a constaté Pôle emploi lors de l'expérimentation d'un nouveau dispositif de contrôle. Selon les régions tests, l'opérateur a repéré entre 12 et 23% de demandeurs ayant "besoin d'être remobilisés".

"Les résultats, ils tardent à venir, je le sais", mais "ils viendront", assurait M. Hollande, fin septembre. Au printemps, le président estimait qu'il n'aurait pas la crédibilité pour briguer un second mandat sans baisse du chômage.