24.10.2016

Le Conseil fédéral salue le rôle important des entreprises sociales

Les entreprises sociales donnent un travail à ceux qui n'auraient aucune chance d'en trouver et facilitent l'intégration des chômeurs. Un rôle nécessaire et important, souligne le Conseil fédéral dans un rapport. Mais les objectifs que ces entreprises doivent atteindre devraient être mieux définis.

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Berne (ats) Encore relativement inconnues au début des années 1990, les entreprises sociales comme Caritas se sont multipliées en Suisse. Selon les estimations de la haute école professionnelle tessinoise, elles sont actuellement plus de 400, réparties dans tout le pays. Elles emploient entre 42'000 et 54'000 bénéficiaires, et entre 10'000 et 13'000 collaborateurs.

Emplois de transition

Pour vivre, ces sociétés comptent principalement sur leurs bénéfices, les subventions des pouvoirs publics, notamment cantonaux et communaux, et les dons. Près de la moitié de ces PME sont actives dans le secteur industriel, alors que seules 15% des entreprises ordinaires travaillent dans ce secteur.

Pour le Conseil fédéral, cette surreprésentation laisse supposer que les entreprises sociales tentent d'atténuer les difficultés consécutives à la désindustrialisation de la Suisse. Elles proposent des emplois de transition aux travailleurs qui en sont victimes.

AI, chômage et aide sociale en tête

Plus de deux tiers des personnes employées dans ces PME touchent une rente AI pour des troubles psychiques (52%), mentaux (39%), physiques (28%) ou sensoriels (21%). Les personnes au chômage et à l'aide sociale closent le trio de tête des bénéficiaires. Les emplois sont aussi proposés aux jeunes sans emploi, aux réfugiés, aux personnes condamnées et à celles qui souffrent d'une addiction.

Les entreprises sociales offrent des emplois durables à des personnes qui n'ont aucune chance de trouver une place sur le marché ordinaire. Elles améliorent les qualifications des chômeurs, leur offrant de meilleures chances de retrouver un emploi, note le gouvernement.

Les salaires que reçoivent les bénéficiaires de ces structures varient fortement. Un tiers d'entre eux ne touchent rien. Parmi les autres, 4% reçoivent un salaire correspondant à ceux de la branche, 27% un salaire plus faible, correspondant au travail effectué, et 37% un complément à leur rente ou aux indemnités journalières.

Améliorations

Pour le Conseil fédéral, le système actuel fonctionne bien, mais peut être amélioré. Les organismes de la sécurité sociale, comme l'AI ou le chômage, devraient définir plus clairement leurs attentes et leurs exigences quant à la réinsertion des personnes touchées.

Les entreprises sociales devraient mieux intégrer ces demandes, et pas uniquement s'adapter aux mutations du marché. Elles devraient aussi diversifier leurs activités et les mesures d'encadrement des bénéficiaires afin de s'adapter à leurs besoins. Finalement, le dialogue entre tous les acteurs impliqués devrait être amélioré.