11.02.2016

Le groupe Zurich va restructurer près de 15% de ses effectifs

En grande difficulté dans le secteur de l'assurance dommages, le groupe Zurich veut encore accélérer la cadence de sa restructuration, après avoir vu son bénéfice net chuter de plus de moitié (-53%) en 2015. L'assureur entend supprimer ou délocaliser quelque 8000 emplois au niveau mondial d'ici à 2018, soit près de 15% de ses effectifs globaux. En Suisse, 750 emplois seront affectés.

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Zurich (ats) Le plan de contraction des effectifs comprendra des suppressions d'emplois et des transferts de personnel, ont précisé les services de communication de Zurich Insurance Group. Le chiffre de 8000 inclut les mesures déjà mises en oeuvre ou annoncées l'an dernier, selon le communiqué.

Pour rappel, début décembre, le groupe, qui compte quelque 55'000 salariés, a encore confirmé la délocalisation de 300 postes suisses vers des centres de services situés à l'étranger. En outre, il annonçait la suppression de 360 emplois à travers le monde dans le secteur des grands comptes "Global Corporate".

Avertissement en janvier

Comme attendu après l'avertissement sur résultat de janvier, le bénéfice net attribuable aux actionnaires a dégringolé à 1,84 milliard de dollars (1,8 milliard de francs) l'an passé. Le chiffre d'affaires (volume des primes encaissées) a lui reculé de 9% sur un an à 67,99 milliards.

Au niveau opérationnel, l'assureur a dégagé un résultat en forte contraction de 37% à 2,92 milliards de dollars.

En cause notamment, les difficultés dans les affaires non vie (General Insurance) après les dégâts causés par les ouragans Desmond, Eva et Frank au Royaume-Uni et en Irlande en décembre. A cela s'ajoutent les explosions en août dans le port chinois de Tianjin, qui ont coûté 275 millions de dollars, rappelle le groupe.

"Le résultat décevant est consécutif aux défis déjà mentionnés et aux coûts de restructuration", a indiqué Tom de Swaan, président du conseil d'administration et directeur général intérimaire de Zurich Insurance Group, cité dans un communiqué. "Nous avons pris des mesures rigoureuses pour améliorer la rentabilité."

Dans le rouge au 4e trimestre

En ne considérant que le quatrième trimestre de l'exercice écoulé, le groupe a plongé dans les chiffres rouges, en essuyant une perte nette de 424 millions de dollars. Les primes encaissées ont pour leur part diminué de 18% pour s'inscrire à 16,2 milliards.

Concernant l'année 2016, Tom de Swaan explique que l'exercice revêtira la plus haute priorité, notamment pour redresser la barre dans le domaine de l'assurance dommages. Zurich pourra compter dès le 7 mars sur l'action d'un nouveau directeur général en la personne de Mario Greco, un Italien de 56 ans qui dirigeait jusqu'ici Generali.

Objectif pas atteint

Etant donné les défis pour General Insurance, il est peu probable que le groupe atteigne son objectif de rendement des fonds propres de 12% à 14% en 2016", souligne encore Tom de Swaan. En revanche, il s'attend à être dans la cible pour d'autres objectifs fixés pour la période 2014-2016.

En outre, les actionnaires se verront gratifiés d'un dividende inchangé. Nombre d'analystes s'attendaient à un très bon rendement de dividende, même dans le pire des scénarios. D'autres en revanche craignaient un abaissement à 13 francs.

Assurance dommages en chute libre

General Insurance a vu son résultat opérationnel s'effondrer sur un an de 71% à 864 millions de dollars (841 millions de francs). Le ratio combiné (rapport entre les coûts et les primes encaissées) s'est détérioré sur un an de 6,7 points de pourcentage à 103,6%.

Les autres unités ont connu un développement mitigé. La rentabilité des affaires vie (Global Life) a progressé de 2% à 1,3 milliard de dollars, mais le volume total des primes encaissées s'est replié de 9%. Le résultat d'exploitation de la filiale américaine Farmers est tombé de 10% d'un exercice à l'autre, tandis que son volume de primes et de commissions est amputé de 37%.