09.02.2016

Le taux de chômage augmente de 0,1 point à 3,8% en janvier

Le marché du travail en Suisse a confirmé sa dégradation en janvier. Le taux de chômage a continué de grimper pour passer de 3,7% à 3,8% de la population active. Il s'agit de son plus haut niveau depuis mars 2010.

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Berne (ats) A la fin du premier mois de l'année 2016, 163'644 personnes étaient inscrites au chômage auprès des offices régionaux de placement (ORP), a indiqué le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).

Cela correspond à une progression de 5015 inscrits par rapport à décembre 2015, et même à une augmentation de 12'698 personnes (+8,4%) par rapport au mois correspondant de l'année précédente.

Une augmentation linéaire depuis l'abandon du taux plancher de l'euro en janvier 2015 par la Banque nationale suisse (BNS), selon Boris Zürcher, chef de la direction du travail du SECO, qui s'exprimait lors d'une conférence téléphonique. Un millier de personnes perdent en moyenne leur travail chaque mois depuis lors.

Dans les prochains mois, le taux de chômage augmentera même jusqu'à 4%, a expliqué Boris Zürcher. Mais pour l'ensemble de l'année, le SECO table sur un taux de chômage de 3,6% - après 3,3% en 2015.

Bien qu'il soit souvent reproché au SECO de donner une image trop positive du marché du travail, ses prévisions ont jusqu'ici été réalistes. "Ce n'est pas un bon scénario", n'en conclut pas moins Boris Zürcher.

Seuil franchi pour les 25-49 ans

Par tranches d'âge, 21'180 jeunes (15-24 ans) se trouvaient au chômage en janvier 2016, soit 558 personnes (+2,7%) de plus par rapport à décembre 2016. Le taux de chômage pour eux atteint 3,8% (+0,1 point).

Les 25-49 ans, avec 3111 inscrits supplémentaires (+3,1%), viennent dépasser le seuil des 100'000 chômeurs (102'494). Les personnes de 50 ans et plus ont été 1346 de plus (+3,5%) à être sans emploi par rapport au dernier mois de l'an dernier, pour un total de 39'970.

Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en Suisse, qui réunit les chômeurs mais également les personnes suivant une formation ou bénéficiant de gains intermédiaires et de programmes d'emploi temporaire, se chiffre lui à 222'751 personnes en janvier. C'est respectivement 2542 et 16'613 personnes de plus qu'en décembre 2015 (+1,2%) et qu'au même mois de l'an dernier (+8,1%).

La durée de chômage grimpe jusqu'à 6 mois pour 64,5% des personnes en recherche d'emploi, qui sont tout de même 14,3% à être inscrites auprès d'un ORP depuis plus d'une année. Selon les données provisoires fournies par les caisses de chômage, 2544 personnes sont par contre arrivées en fin de droit courant novembre 2015.

Chômage partiel croissant

Dans le même temps, le nombre de places vacantes annoncées aux ORP a quant à lui augmenté de 1358 unités, passant en janvier à 9391.

En novembre 2015, les mesures de chômage partiel ont touché 6349 personnes, soit 368 de plus que le mois précédent (+6,2%). Quarante-huit entreprises supplémentaires (+8,5%) ont eu recours à de telles mesures, pour un total de 661. Les heures de travail perdues ont elles aussi augmenté à 374'726 (+4%).

Il y a un an, le chômage partiel avait sévi dans 222 entreprises, touchant 2492 personnes et entraînant la perte de 158'996 heures de travail.

Nidwald seul en baisse

Par régions, le taux de chômage a progressé davantage en Suisse romande et au Tessin que dans le reste du pays. Il y a grimpé sur un mois de 0,2 point à 5,3%, demeurant inférieur à la moyenne nationale en Suisse alémanique, avec 3,2% (+0,1 point).

En janvier, le canton de Neuchâtel compte comme en décembre le taux de chômage le plus élevé de Suisse, à 6,4% (+0,3 point). Il s'agit de la plus forte augmentation en Suisse latine avec Vaud (qui atteint ainsi 5,5%) et le Jura (4,9%).

Le Valais (+0,1 point à 5,9%) et Genève (+0,1 point à 5,8%) sont les deux autres cantons à avoir le plus haut taux de chômage du pays. Le Tessin enregistre lui une augmentation de 0,2 point à 4,4% - et même une baisse de 0,4 point par rapport à janvier 2015 - grâce au secteur florissant du bâtiment.

En Suisse alémanique, les cantons de Zurich (4%, +0,1 point) et de Bâle-Ville (4,2%, +0,2 point) sont les seuls à présenter un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale. Nidwald se distingue en tant que seul canton à observer une baisse (-0,1 point à 1,3%), le taux le plus bas étant enregistré à Obwald, qui reste fixé à 1,1%.