26.08.2014

Les caisses de pension pour une hausse de l'âge de la retraite

Une majorité des représentants des caisses de pension approuvent le projet de réforme du Conseil fédéral, selon une enquête de Credit Suisse. Le relèvement de l'âge de la retraite à 65 ans pour les deux sexes et l'abaissement du taux de conversion minimal sont plébiscités.

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Genève (ats) L'enquête menée auprès de 250 institutions de prévoyance suisses confirme les inquiétudes liées à l'évolution démographique. Les représentants des caisses de pension jugent problématique un taux de conversion minimal trop élevé.

Selon l'enquête, 64% sont favorables à un abaissement du taux de conversion à 6%. L'âge de référence fixé à 65 ans pour les deux sexes est approuvé clairement par 63% des personnes interrogées. Le départ progressif à la retraite jusqu'à 70 ans fait également l'objet d'un large soutien.

Le projet de réforme "Prévoyance vieillesse 2020" du Conseil fédéral dans son ensemble est approuvé par 73% des représentants des caisses de pension (16% clairement pour et 57% plutôt pour).

Solde négatif compensé

Les modélisations effectuées par les économistes de Credit Suisse montrent que le vieillissement démographique entraînera jusqu'en 2050 un ralentissement de la progression de l'avoir géré dans le 2e pilier, mais non un recul de celui-ci.

Le solde annuel entre les cotisations encaissées et les prestations sociales versées pourrait devenir négatif, mais les revenus du capital devraient plus que compenser ce phénomène. A cet égard, l'étude de la grande banque affirme que les caisses de pension n'exploitent pas suffisamment les possibilités de diversification entre différentes classes d'actifs.

Potentiel d'amélioration

L'allocation des placements des institutions de prévoyance présente un potentiel d'amélioration. L'étude montre qu'un horizon de placement à long terme est payant pour les caisses de pension, mais elles sont nombreuses à orienter leur stratégie de placement sur le court terme.

L'étude révèle que les allocations de placements efficaces en théorie ne sont pas réalisables dans la pratique en raison de la réglementation à laquelle les caisses de pension suisses sont soumises. Mais, même à l'intérieur de ce cadre réglementaire, les institutions de prévoyance n'exploitent pas de façon optimale les possibilités de diversification.

Des directives internes supplémentaires restreignent les investissements dans certaines classes d'actifs ainsi que la tendance à investir de façon disproportionnée dans des classes d'actifs nationales. Une autre explication tient au fait que les caisses de pension ne trouvent pas d'objets de placement adaptés sur le marché dans certaines classes d'actifs, comme l'immobilier, affirme Credit Suisse.

Horizon de placement trop limité

Les auteurs de l'étude Nicole Brändle Schlegel et Emilie Gachet soulignent que disposer d'un horizon de placement à long terme présente des avantages pour les investisseurs. Pourtant, l'enquête révèle que seules 39% des institutions de prévoyance établissent leur stratégie de placement pour une durée supérieure à cinq ans et 59% ont déclaré limiter leur horizon de placement de deux à cinq ans.

Les caisses de pension interrogées considèrent par ailleurs en majorité qu'elles ont largement exploité le potentiel de baisse des coûts. La diversification est plus importante. L'environnement de taux d'intérêt bas reste le principal défi, avant l'évolution démographique.