24.08.2015

Les inégalités salariales entre les sexes reculent légèrement

Les différences de salaires entre hommes et femmes ont faiblement baissé entre 2008 et 2012. Près de 40% de ces inégalités restent cependant inexpliquées.

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Neuchâtel (ats) En 2012, les salariées du secteur privé ont gagné en moyenne 21,3% de moins que leurs collègues masculins. En 2008, la différence se chiffrait à 25%. Les employées de la Confédération, des cantons et des communes ont perçu 16,5% de moins que les hommes.

Au niveau des emplois publics, 38,8% de ces différences de traitement n'ont pas trouvé de justification. Dans le privé, 40,9% des disparités salariales demeurent un mystère.

De manière générale, la part inexpliquée du salaire s'élève à 573 francs par mois pour le secteur public, a indiqué l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans un communiqué. Dans le privé, celle-ci se chiffre à 678 francs par mois.

Bas salaires réservés aux femmes

Ces disparités s'expliquent en partie par un niveau de formation différent, une fonction moins élevée dans la hiérarchie ou encore un nombre inégal d'années de service. L'âge du salarié entre naturellement aussi en ligne de compte.

Les postes tout en haut de l'échelle hiérarchique sont ceux qui présentent le plus d'inégalités salariales, souligne l'OFS.

Les écarts varient fortement en fonction du domaine d'activité. Dans le secteur des banques et des assurances, ils atteignent 34%, contre 11% dans l'hôtellerie- restauration. Dans l'industrie chimique, la santé et le social, les inégalités s'élèvent à un peu moins de 20%.

Les bas salaires concernent plus la population féminine que les hommes. En 2012, près de deux postes sur trois avec un salaire brut mensuel inférieur à 4000 francs étaient occupés par des femmes. A l'inverse, les rémunérations supérieures à 8000 francs brut par mois sont majoritairement l'apanage des hommes (73,5%).

La part des femmes gagnant plus de 16'000 francs par mois a par contre augmenté ces dernières années. Elles étaient 12,8% en 2008 contre 17,9% en 2012.

Entreprises appelées à réagir

Pour le Parti socialiste, il est temps que l'économie suisse prenne ses responsabilités face à ce phénomène. "De nombreuses sociétés ne respectent pas la loi. L'égalité salariale est inscrite dans la Constitution depuis 1981. Il est temps de l'appliquer", a réagi Cesla Amarelle, vice-présidente des Femmes socialistes suisses.

L'Union syndicale suisse (USS) réclame, elle, davantage de contrôles pour lutter contre ces disparités. Les actions volontaires ne suffisent pas, selon le syndicat. Travail.Suisse partage cet avis. "L'adoption de mesures étatiques
contraignantes pour les entreprises s'avère absolument nécessaire", précise l'organisation syndicale.

Quant à la ligue suisse des femmes catholiques (SKF) et l'organisation des femmes protestantes en Suisse (FPS), elles estiment que sans véritable égalité salariale, une hausse de l'âge de la retraite des femmes ne se justifie pas. En gagnant moins, le sexe féminin se trouve pénalisé au moment de quitter la vie active, arguent-elles.

Pour l'Union patronale suisse (UPS), il convient de faire preuve de prudence quant à l'interprétation de ces chiffres. Les comparaisons s'avèrent aussi difficiles en raison d'un changement de méthode statistique. Une intervention des autorités en matière de différences salariales ne fait pas sens à ses yeux. L'organisation s'oppose de ce fait aux contrôles de salaires généralisés.