06.07.2015

Les migrants bien intégrés sur le marché suisse du travail

En comparaison internationale, les nouveaux arrivants s'intègrent relativement bien en Suisse, en particulier sur le marché du travail. En revanche, le taux de pauvreté et les possibilités de formation pour ces personnes laissent à désirer, selon une étude de l'OCDE.

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Berlin/Paris (ats/afp/dpa) Sur l'ensemble des immigrés en Suisse, 76% ont un emploi, contre 62% en moyenne européenne, indique l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans une étude réalisée conjointement avec la Commission européenne.

Intitulée "Les indicateurs de l'intégration des immigrés 2015", cette publication présente la première grande comparaison internationale sur les résultats des immigrés et de leurs enfants entre tous les pays de l'UE et de l'OCDE. Elle se penche sur l'éducation, les revenus, les conditions de logement, la santé, l'engagement civique et la cohésion sociale.

Discrimination plus rare

Les immigrés en Suisse travaillent souvent dans leur domaine de formation, souligne l'étude. Ce qui est loin d'être le cas dans tous les pays de l'OCDE: la surqualification y concerne 32% des travailleurs immigrés, en Suisse seulement 17%.

Selon l'organisation, cette bonne fortune professionnelle se répercute aussi par une bonne intégration des enfants des migrants. De plus, le sentiment de discrimination serait plus rare en Suisse: 9% en ont fait l'expérience, alors qu'ils sont 17% au niveau international.

Point faible: l'école

Pour autant, tout n'est pas rose pour les immigrés en Suisse. Ils sont plus nombreux à être touchés par la pauvreté que les personnes nées en Suisse, et ils habitent plus souvent dans des conditions précaires. Ainsi, le logement de presque un immigré sur quatre est soit suroccupé, soit non conforme aux standards habituels.

La réussite scolaire est l'autre point faible de la Suisse, selon cette étude. Les jeunes migrants issus d'un milieu défavorisé n'ont que très peu de chances de parvenir à de bonnes performances scolaires. Seuls 4% sont de bons élèves, alors que ce taux monte tout de même à 10% dans les pays de l'OCDE.

En comparaison, 17% des jeunes d'un même milieu, mais nés en Suisse, s'en sortent avec de bonnes notes. Ces différences se répercutent également sur la suite du parcours de ces jeunes immigrés: ils sont moins nombreux à accéder aux hautes écoles. Et la part de migrants ou d'enfants de migrants à obtenir un diplôme d'une Haute école - ou d'un diplôme équivalent - est la moitié de celle des jeunes nés en Suisse.

Ecart de revenu élevé en France

La situation se présente assez différemment en France: moins de trois immigrés sur cinq occupent un emploi et 30% des ménages d'immigrés sont en situation de pauvreté relative (contre 13% des autres ménages, soit l'un des écarts de revenu "les plus élevés de la zone OCDE"). Les enfants d'immigrés évalués à l'âge de 15 ans affichent des résultats scolaires "faibles".

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce constat: marché du travail compliquant les petits boulots, mauvaise maîtrise de la langue, manque de contacts ou encore, dans un pays chérissant les diplômes, réticence des employeurs face à des formations qu'ils ne connaissent pas.