24.07.2017

Licenciement collectif ciblé dans une PME genevoise

Des employés d'une PME genevoise active dans le secteur des tableaux électriques pour la construction protestent contre l'établissement du salaire à la tâche dans leur entreprise. Ils ont demandé devant le siège la reconnaissance d'un licenciement collectif et des négociations sur un plan social.

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(ats) La société emploie une vingtaine de collaborateurs, a indiqué à l'ats le délégué syndical d'Unia en charge du dossier. Le personnel a dû se résoudre entre mai et juin au passage d'un salaire mensuel à un salaire à la tâche pour éviter d'être congédiés, en violation de la Convention collective de travail (CCT) de la branche, ou à se mettre en sous-traitant.

Trois salariés ont été licenciés fin mai en raison de leur refus, sans se voir notifier par écrit les raisons de cette mesure. Fin juin, d'autres employés se voient proposer le nouveau contrat au salaire horaire et doivent l'accepter immédiatement ou être congédiés. Selon ce nouveau dispositif, tout dépassement de la durée évaluée pour un acte doit donner lieu à un rapport et la direction se réserve le droit de ne pas rémunérer l'employé.

Deux personnes sur 13 l'ont refusé, dit Unia. Selon le syndicat, leur licenciement est abusif. Une telle modification collective des contrats prévoit habituellement une rupture des relations de travail avant de reprendre sous les nouvelles conditions au terme de la période de préavis. Mais la direction a seulement indiqué aux employés que leur contrat changeait immédiatement, ajoute Unia.

Par ailleurs, d'autres licenciements auraient été étalés depuis début janvier pour échapper à la législation sur les licenciements collectifs. Contactée, l'entreprise n'a pas donné sa position dans l'immédiat. La direction n'est pas venue non plus rencontrer la dizaine de personnes qui s'était déplacée devant son site principal, a aussi expliqué le délégué syndical.

Après une lettre de mise en demeure il y a 15 jours sans effet, le syndicat prévoit de saisir la Chambre des relations collectives de travail (CRCT) sans réaction de l'employeur. Un avocat de la société rencontré avant lundi avait assuré que les procédures avaient été honorées mais sans pouvoir montrer de document. Des procédures judiciaires pourraient être activées plus tard, a également précisé le délégué syndical.