21.09.2017

Peu de perspectives pour les personnes sans formation

Les entreprises suisses ne laissent que peu de chances aux personnes sans formation. L'an dernier, seuls 1% des quelque 600'000 adultes dans cette situation ont pu bénéficier d'une formation. Les firmes s'engageant dans ce domaine, comme Implenia ou EMS-Chemie, demeurent l'exception.

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(ats) Or les voies qui permettent d'acquérir une formation ne manquent pas en Suisse, a relevé mardi devant la presse à Zurich Bernhard Grämiger, le directeur de la Fédération suisse pour la formation continue (FSEA). Parmi les 8300 adultes de plus de 25 ans ayant pu achever l'an dernier une formation, un tiers a choisi un apprentissage.

Un peu moins de la moitié de ces personnes, soit 42%, ont décroché un certificat fédéral de capacités (CFC), et 24% une attestation fédérale de formation professionnelle. Un quart a opté de se présenter directement aux examens finaux, alors qu'une minorité (7%) a fait valider ses connaissances professionnelles.

La FSEA a cherché les moyens permettant aux entreprises de réussir dans cet exercice de formation continue, sur la base d'entretiens avec des associations faîtières et des écoles professionnelles ainsi qu'avec des firmes de tailles diverses ayant affiché des expériences couronnées de succès en la matière. En premier lieu, ces sociétés se concentrent sur les compétences de base, comme par exemple la maîtrise de la langue.

Projets pilotes

Bien souvent, les personnes sans formation sont issues de l'immigration. Ces dernières représentent 84% des adultes ne disposant d'aucune base professionnelle. Cette année, le numéro un suisse de la construction, le groupe zurichois Implenia, la FSEA, et la Société suisse des entrepreneurs (SSE), l'association faîtière de la branche, ont lancé un projet pilote de cours d'allemand et de mathématiques.

En août, EMS-Chemie a aussi lancé à sa propre initiative un programme-pilote pour des personnes sans formation. Actuellement, trois adultes effectuent un stage de six mois sur le site principal du fabricant de spécialités chimiques de Domat/Ems (GR) pour la formation d'opérateur d'installations, a précisé son porte-parole, Conrad Gericke.

Les participants, un Suisse et deux étrangers au bénéfice d'un titre de séjour, sont des trentenaires. La grande difficulté réside dans l'acquisition de compétences suffisantes en langue allemand. A l'issue de trois modules de formation de six mois, ces personnes doivent être en mesure d'obtenir une attestation fédérale de formation professionnelle.

Le directeur de la FSEA a salué l'initiative d'EMS-Chemie. D'autres entreprises suisses, comme Victorinox, Zweifel Chips, La Poste et les CFF, accomplissent aussi un travail exemplaire dans le domaine de la formation de base. Il n'en reste pas moins que seuls 10% des personnes sans formation bénéficient d'un coup de pouce de leur employeur.

Soutien de l'employeur décisif

Un soutien qui se révèle décisif tout particulièrement lorsque ces personnes sont en bonne voie d'obtenir la validation de leur formation, explique M. Grämiger. Les hôpitaux, lesquels sont confrontés de manière chronique à un manque de personnel, proposent un accompagnement structuré à ces employés.

Selon leur situation économique, des entreprises du bâtiment et de la gastronomie sont également actives en matière de formation continue. Mais selon l'enquête de la FSEA, les salariés doivent prendre des jours de congé pour accomplir ces formations.

La FSEA critique notamment le fait que l'offre en matière de formation continue ne soit pas suffisamment orientée vers les adultes, du fait des horaires de cours dans les écoles professionnelles, notamment. Un important besoin de rattrapage existe dans les cantons, à l'exception de ceux du Nord-Ouest de la Suisse et de Genève.