17.08.2015

Près de la moitié des entreprises subit la pénurie de talents

La pénurie de talents affecte 41% des employeurs au premier trimestre 2015, un niveau au plus haut depuis 2011. Malgré les conséquences subies, les entreprises manquent de stratégies pour y remédier.

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Zurich/Genève (ats)  Sur un an, le taux a augmenté de 8 points, indique Manpower dans un communiqué, au terme de la dixième enquête annuelle sur la pénurie de talents. L'étude a été réalisée au cours du premier trimestre 2015 auprès de 750 entreprises en Suisse.

"Nous observons un décalage de plus en plus marqué entre le profil des candidats à la recherche d'un emploi et les besoins des entreprises", commente Patrick Maier, directeur général de Manpower Suisse.

Manque de compétences techniques

Parmi les raisons invoquées, la principale est le manque de compétences techniques, compliquant le recrutement pour un employeur sur deux, contre 36% en 2014. L'absence de candidats disponibles sur le marché touche 45% des entreprises (contre 27% l'an dernier), alors que l'insuffisance de certification reste une difficulté pour 31% des sondés.

La pénurie a pour conséquence une capacité réduite à satisfaire les clients, pour 64% des employeurs, ainsi qu'une baisse de compétitivité et productivité pour 49% des sondés. Une hausse des coûts salariaux et un recul de l'innovation et de la créativité s'ensuivent aussi pour ces entreprises. Toutefois, l'impact sur la motivation et le moral des employés, qui se trouve à 29%, a fortement baissé depuis l'an passé puisqu'il se chiffrait alors à 48%.

Pas de stratégies

Pourtant, 43% des entreprises ne disposent pas d'une stratégie visant à réduire les difficultés. "Malgré les impacts de la pénurie, beaucoup d'employeurs ne disposent pas de stratégie de recrutement particulière. Dès lors, le grand défi reste celui de devenir une marque suffisamment attractive sur le marché pour attirer les candidats et fidéliser les collaborateurs", souligne Patrick Maier.

Toutefois, 29% des établissements ont recours à des pratiques de gestion des ressources humaines, alors qu'ils n'étaient que 17% en 2014. Parmi ces méthodes figurent notamment l'innovation dans le recrutement ou encore des formations complémentaires pour les travailleurs.

Professions les plus recherchées

Pour la sixième année consécutive, les ouvriers qualifiés constituent la profession la plus recherchée. S'ensuivent les cadres et dirigeants d'entreprise, puis les représentants de commerce.

Les chiffres suisses sont en ligne avec la moyenne internationale puisqu'à ce niveau 38% des 42'000 employeurs interrogés dans 42 pays différents indiquent avoir des difficultés à pourvoir des postes vacants.

Certains pays sont toutefois bien au-deçà de ces taux. C'est le cas du Japon, où 83% des employeurs peinent à recruter, le Pérou (68%) ou Hong Kong (65%). L'Irlande (11%), le Royaume-Uni et l'Espagne (tous deux à 14%), y sont bien moins confrontés.

Les ouvriers qualifiés et les représentants de commerce sont aussi les professions les plus courues à l'international, suivies des ingénieurs, des techniciens et des chauffeurs.