Valse des patrons 2018

Des changements chez Migros et Novartis, du balai chez Raiffeisen

Plusieurs grandes entreprises suisses, à l'image du géant pharmaceutique bâlois Novartis ou du numéro un helvétique du commerce de détail Migros, ont entamé l'année qui s'achève avec de nouvelles instances dirigeantes. Après Lafargeholcim en 2017, Raiffeisen a occupé les devants de la scène, les départs s'enchaînant dans le sillage de l'affaire Vincenz.

(awp ats) Feuilleton de l'année 2018, l'affaire Vincenz, du nom du directeur général de Raiffeisen entre 1999 et septembre 2015 Pierin Vincenz, remonte à octobre 2017. L'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) annonce alors des investigations à l'encontre du 3e groupe bancaire helvétique concernent en particulier la surveillance de la direction par le conseil d'administration.

Les affaires se gâtent sérieusement fin 2017 pour l'ex-homme fort de Raiffeisen. Aduno, dont Pierin Vincenz a présidé le conseil d'administration depuis sa création en 1999 à juin 2017, dépose plainte contre ce dernier pour gestion déloyale.

La société zurichoise active dans les crédits privés, le leasing ainsi que les cartes de crédit reproche au bâtisseur de Raiffeisen, devenu durant les 16 ans de règne du Grison le 3e groupe bancaire helvétique et un établissement d'importance systémique, de s'être enrichi personnellement dans le cadre d'acquisitions. Pierin Vincenz est également visé par une plainte de Raiffeisen.

Détention préventive

Alors que M. Vincenz est placé début mars en détention préventive, le président du conseil d'administration, Johannes Rüegg-Stürm démissionne quelques jours plus tard avec effet immédiat. Elu vice-président, Pascal Gantenbein, assure alors l'intérim. Présentant à mi-juin les résultats de son enquête le lendemain de la sortie de détention préventive de M. Vincenz, la Finma dénonce une "violation grave" des dispositions du droit de la surveillance.

Le gendarme des marchés financiers exige notamment le renouvellement et le renforcement des compétences techniques de l'organe de surveillance.

Critiqué depuis l'éclatement de l'affaire, le directeur général Patrik Gisel jette à son tour l'éponge en juillet. En novembre, Guy Lachapelle, ex-patron de la Banque cantonale de Bâle est confirmé à  la présidence, alors que son homologue de la Banque cantonale de Thurgovie, Heinz Huber, est nommé directeur général. Il prendra ses fonctions le 9 janvier.

Du côté de Novartis, Vasant Narasimhan a repris en douceur début février la direction du géant pharmaceutique bâlois. Le quadragénaire américain d'origine indienne, médecin-chef et directeur mondial du développement des médicaments de Novartis, succède à son compatriote Joseph Jimenez, après avoir rejoint le laboratoire rhénan en 2005.

Un Romand à la tête de Migros

A la tête de la firme depuis 2010, Joseph Jimenez s'en va après avoir recentré l'entreprise et lancé plusieurs médicaments générateurs de croissance. Avec Vasant Narasimhan, Novartis a retrouvé à sa tête un homme de la pharma, alors que son prédécesseur venait du géant alimentaire américain Heinz.

Migros a aussi vu son nouveau patron, le Chaux-de-fonnier Fabrice Zumbrunnen, prendre ses fonctions en début d'année. Optant pour la continuité dans la succession d'Herbert Bolliger, parti en retraite à fin 2017, le numéro un helvétique du commerce de détail est
dirigé pour la 2e fois de son histoire par un Romand.

A 48 ans, M. Zumbrunnen est aussi devenu le plus jeune directeur général du géant orange. Durant les treize années passées sous la houlette d'Herbert Bolliger, le premier détaillant helvétique a affiché une solide croissance, ses revenus ayant augmenté de 17 à 27 milliards de francs, dans un environnement marqué du sceau de la rupture.

Autre quadragénaire romand en vue, Boris Collardi, 43 ans, a lui retrouvé les rives du Léman en milieu d'année, non sans avoir engendré la grosse surprise de 2017 en annonçant son départ du gestionnaire de fortune zurichois Julius Bär pour rejoindre le collège des associés du concurrent genevois Pictet. Bernhard Hodler, âgé de 57 ans et depuis deux décennies auprès du groupe, lui a succédé.

Georg Fischer

D'autres entreprises, telles que la chimiste bâlois Clariant ainsi que l'opérateur lausannois Salt, notamment, ont aussi connu des changements au niveau de leur direction générale. D'autres firmes helvétiques ont annoncé des renouvellements, lesquels entreront en vigueur l'an prochain.

Chez Romande Energie, Christian Petit, membre de la direction de Swisscom, prendra les rênes de l'entreprise vaudoise à compter du 1er juin 2019. Quatre mois plus tard, son prédécesseur, Pierre-Alain Urech, quittera le fournisseur d'énergie.

L'an prochain marquera aussi un changement de génération à la tête de Georg Fischer, le Franco-suisse Yves Serra prenant sa retraite et Andreas Müller lui succédant.

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