Conseils pratiques

Le risque partagé redonne des ailes aux programmes d’outplacement

Avec la récente baisse des effectifs qu’ont connu plusieurs secteurs d’activités, l’outplacement est redevenu un sujet d’actualité. Très souvent payés à prix d’or, ces processus d’accompagnement de carrière touchent-ils vraiment leur cible? Réussir un travail d’outplacement nécessite un accompagnement personnalisé et une approche multidisciplinaire. 

 

Créé il y a plus de 30 ans lors de la grande crise pétrolière, l’outplacement est-il en train de vivre ses derniers jours de gloire? Le modèle actuel, qui mise sur la détection de compétences transversales montre ses limites. La prise en charge individuelle sur mesure des candidats est souvent délaissée au profit d’une prise en charge groupée pour des raisons souvent budgétaires.

Ceci engendre des effets pervers sur l’ensemble du processus. Personne ne le dira haut et fort, tant le coût de ces outplacements est élevé et tant la charge émotionnelle des situations humaines, souvent dramatiques, est lourde à porter. C’est en partant de ce constat que nous avons souhaité lancer une nouvelle manière de pratiquer l’outplacement, avec trois changements majeurs.

Le premier concerne le rapport entre le conseiller et le candidat. Il est fondamental que le lien, la symbiose, prenne entre les deux parties dès le départ pour atteindre l’objectif commun: trouver une activité correspondant au profil et compétences du candidat. Pour les conseillers, les notions d’investissement, d’engagement, de discipline, d’enthousiasme et de positivisme doivent revenir au premier plan.

Le deuxième concerne le nombre de prises en charge qui peut parfois aller à l’encontre de la qualité de l’accompagnement. Nous pensons que le rapport entre le conseiller et le candidat doit être revu pour éviter le sureffectif dans les programmes groupés d’out placement.

Le troisième est la fusion du service d’outplacement à celui du développement d’affaires. Les conseils superficiels d’accompagnement à l’indépendance ne suffisent plus aujourd’hui à satisfaire les besoins très spécifiques des créateurs d’activités. Cela implique d’approfondir, dès l’entrée dans le programme, le choix de la poursuite d’une recherche d’emploi ou celui de l’indépendance.

Cette stratégie permet au candidat d’éviter de perdre son précieux temps de transition en évitant d’additionner successivement un accompagnement de carrière à un long processus menant à l’indépendance.

L’entrepreneur-accompagnateur met ses réseaux à disposition

Pour répondre à cette vision tridimensionnelle internalisée, il est nécessaire de la vivre de l’intérieur et d’en donner l’exemple. Chacun de nos partenaires est un entrepreneur indépendant. Il accompagne les candidats à titre individuel, dans une dynamique entrepreneuriale, qu’elle soit en tant que chercheur d’emploi ou en tant que futur indépendant.

Cette approche donne à «l’entrepreneur-accompagnateur indépendant», la liberté d’action envers ses clients, les entreprises, qui ont financé à leurs ex-employés ce type de programme. De plus, l’entrepreneur-accompagnateur met à disposition du candidat ses réseaux actifs qu’il a besoin de (re)créer. Notre concept crée naturellement un sentiment d’appartenance durant cette période de carrière agitée.

Le candidat est partie intégrante de notre entreprise. Par ailleurs, pour faciliter la réussite dans une activité indépendante, nous proposons d’internaliser temporairement les activités du candidat afin qu’il ne se déconcentre pas de son principal objectif: le développement et le suivi de ses clients. Cette internalisation durera jusqu’à son indépendance totale.

Pour assurer un suivi de qualité nécessaire, nous avons volontairement impliqué les partenaires en les intéressant au résultat du candidat tout en diminuant le nombre de prise en charge simultanée. L’investissement de nos partenaires à titre individuel est bien plus impliquant que les conseils de consultants externes. De plus, le candidat profite d’un environnement favorable au partage et au réseau.

Cette dynamique prévaut également lorsque le candidat choisit de poursuivre sa carrière professionnelle dans la recherche d’un emploi «salarié». Il reçoit l’exemple de la dynamique entrepreneuriale qui le motivera plus directement dans ses démarches. Il se sentira entouré par des décideurs et non pas seulement écouté.

L’objectif est donc d’associer ces multiples approches tout en limitant les coûts de l’accompagnement totalement individualisé à un tarif classique d’outplacement groupé mais construit sur mesure. En tirant tous les deux à la même corde, le candidat et l’entrepreneur-accompagnateur partagent le risque et donc le bénéfice.

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Après une longue carrière de management dans les secteurs bancaires et industriels Armand Jost a créé la société Sb3i SA en 2005 à Genève. Une société spécialisée dans l’outplacement, le développement d’affaires et le développement personnel. Lien: www.sb3i.ch

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