Genève

Les banquiers sous pression

Le secteur bancaire genevois vit une période de grande transformation.

Comme l’a joliment résumé Fabien Smadja, DRH du banquier privé Mirabaud & Cie: «Nous sommes passés du dur-sûr au mou-flou». Cette formule, lâchée lors de la table ronde HR Today Premium Network organisée en marge du Salon RH 2016 à Genève le 6 octobre dernier, décrit la période d’incertitudes que traverse actuellement le secteur bancaire, avec une baisse de leurs marges (les taux d’intérêts n’ont jamais été aussi bas), une augmentation des exigences juridiques (à la suite de la crise financière de 2008 / 2009) et une tendance à délocaliser certaines activités de back-office dans des pôles de compétence au Luxembourg ou en Pologne par exemple. Edouard Comment, DRH de l’Union bancaire privée a confirmé cette situation tendue en assurant que «cette pression affecte directement la santé des collaborateurs». En termes de formation, ces changements impliquent une constante mise à jour des compétences légales et techniques des équipes. Frédéric Kohler, directeur de l’ISFB, l’Institut supérieur de formation bancaire, a conclu plusieurs partenariats avec des établissements bancaires genevois pour répondre à ces besoins. Olivier Deslandes, DRH du banquier privé Lombard Odier a, quant à lui, mis en garde contre un risque de «lavage de cerveau» que représente cette avalanche de nouvelles contraintes légales et techniques: «A trop vouloir encadrer nos métiers, nous risquons de tuer l’esprit d’innovation de nos collaborateurs». Notons enfin que 37 % de la richesse mondiale est gérée dans des établissements bancaires suisses, dont 40% sur la place financière genevoise. Le secteur a donc encore un bel avenir devant lui.

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Marc Benninger est le rédacteur en chef de la version française de HR Today depuis 2006.

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