Marché du travail: des "coaches" aussi pour les quidams

Conseillers en carrière, coaches et experts: ils ne sont plus l'apanage des grands patrons. De simples employés font aujourd'hui, et de plus en plus souvent, appel à eux.
 
Zurich (ats) Une voie toute tracée, grande ouverte. Après des études en gestion d'entreprise et un premier emploi à Londres, cette responsable produits, aujourd'hui âgée de 31 ans, avait tous les atouts en mains pour embrasser une brillante carrière. Mais la jeune Suissesse, qui préfère taire son nom, a été arrêtée en plein envol, victime de ce qui ressemble à un burn-out.
 
"Cela ne collait tout simplement pas, depuis le début", la sensation de jouer un rôle. Et de ne pas avoir su définir ce qu'elle souhaitait réellement. Retour donc à la case départ. Et pour répondre à cette question fondamentale, elle s'offre les services d'un conseiller en "reclassement externe", selon le jargon consacré.
 
Des spécialistes de la reconversion qui dispensent majoritairement leurs conseils, astuces et soutien sur demande des entreprises. Mais qui voient les demandes de particuliers croître ces dernières années.
 

Chercher sa voie

 
"Près de la moitié de la branche, à échelle européenne, constate une forte hausse des demandes de la part de privés". Mark Richter est responsable pour la Suisse de l'association ACF Europe, qui regroupe une centaine d'entreprises - dont dix helvétiques - spécialisées dans le reclassement. C'est aussi le cas chez OTP, la société qu'il dirige.
 
Grass & Partner, un des spécialistes suisses du reclassement, compte 10% de particuliers parmi ses clients. "Leur part a même doublé ces deux dernières années", souligne Walter Burkhalter, en charge du bureau bernois de l'entreprise. Leurs motivations: soit ils cherchent leur voie, soit ils la connaissent mais ne parviennent pas à la rejoindre.
 

De l'importance de se connaître

 
Dans tous les cas, la première étape est d'amener la personne à définir ses objectifs et ses compétences. Ce n'est qu'ainsi qu'elle parvient à cibler ses recherches, puis à se démarquer lorsqu'elle postule pour un emploi. "De l'auto-marketing", en somme, primordial lors du processus de sélection, souligne Walter Burkhalter.
 
Après avoir ainsi défini la situation personnelle du client, s'ensuit la phase de recherche d'opportunités permettant de concrétiser les objectifs. Enfin, une fois embauchée, la personne peut également bénéficier d'un programme de soutien et de coaching durant les 100 jours qui suivent son engagement. Tout dépend de la formule de conseil choisie. Le taux de réussite est très élevé, "près de 90%", assure Walter Burkhalter.
 
"Ces personnes sont très motivées. Elles viennent de leur propre initiative et paient de leur poche". C'est le cas de notre jeune cheffe de produit, qui a ainsi découvert vouer un intérêt particulier à l'art et la psychologie. Reste à boucler la phase deux, pour celle qui se dit "heureuse dans sa quête".
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