06.07.2015

Anita Frei poussée à la démission de la présidence des TPG

La présidente du conseil d'administration des Transports publics genevois (TPG) Anita Frei quittera son poste à la fin du mois de juillet. L'ancienne députée écologiste a été poussée vers la sortie par le conseiller d'Etat Luc Barthassat, accusent les Verts.

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Genève (ats) Anita Frei a remis sa démission au Conseil d'Etat  suite à une séance du conseil d'administration, a indiqué le Département de l'environnement, des transports et de l'agriculture (DETA), confirmant une information de la télévision locale Léman Bleu. Elle avait été nommée en novembre 2012, aprèsm avoir assuré la vice-présidence de l'entreprise.

Selon les Verts, Luc Barthassat, chef du DETA et ministre de tutelle des TPG, est à l'origine de cette décision. "Il l'a clairement poussée vers la sortie", a expliqué la présidente du parti Lisa Mazzone, précisant que Mme Frei a subi des pressions du démocrate-chrétien qui a succédé à l'écologiste Michèle Künzler fin 2013.

"Ingérence" du magistrat

Les Verts dénoncent "l'ingérence et le manque de vision du magistrat". Ils le jugent "plus prompt à se défausser de ses responsabilités sur une présidente de conseil d'administration compétente qu'à mettre en oeuvre des mesures susceptibles d'améliorer la qualité et l'efficacité des transports publics."

Au printemps, M. Barthassat s'est prononcé "en faveur de l'ouverture des voies de bus aux deux-roues motorisés, sans même avoir consulté les TPG", rappelle le parti. Or cette mesure réduirait encore plus la vitesse commerciale des TPG, qui sont les plus lents de Suisse.

Améliorer la vitesse commerciale permet de faire des économies, relèvent les Verts. L'ouverture d'une voie de bus sur le pont du Mont-Blanc en 2012 a permis de gagner jusqu'à quinze minutes aux heures de pointe et d'économiser plus d'un million de francs. Malgré ces faits et dans un contexte budgétaire difficile, l'Etat refuse de prendre ses responsabilités, critique Mme Mazzone.

Nouvelle démission

Le DETA prend acte de la décision de Mme Frei et lui exprime sa reconnaissance pour son engagement au sein des TPG. Il reconnaît son souci "de préserver les intérêts de l'institution, dans un esprit de service public". Son successeur ad interim sera désigné tout prochainement. Le département ne fait pas d'autres commentaires.

En janvier 2014, peu après son arrivée au gouvernement, Luc Barthassat faisait face à la démission du directeur des TPG, Roland Bonzon. En cause: des divergences majeures sur les plans stratégique et politique. Le ministre soutenait alors la présidente du conseil d'administration, affirmant qu'elle avait posé les bonnes questions. Denis Berdoz a succédé à M. Bonzon en mars dernier.