03.05.2016

Le revenu de base est une idée dangereuse, selon ses opposants

L'idée d'un revenu de base bénéficiant à toute la population suisse est une utopie dangereuse. L'initiative populaire à l'origine de cette idée s'attaque aux valeurs qui sont à la base de la société suisse, critique un
comité interpartis en lançant sa campagne.

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Berne (ats) L'initiative populaire "Pour un revenu de base inconditionnel" est soumise au peuple le 5 juin. Contre elle s'est constitué un comité réunissant l'UDC, le PS, le PLR, le PVL, le PDC et le PBD. Leur slogan: le revenu de base inconditionnel (RBI) n'est que du vent, illustré par un ballon d'abord gonflé, puis qui se dégonfle.

Le texte vise à permettre à l'ensemble de la population de mener une existence digne et de participer à la vie publique. Il prévoit d'obliger la Confédération à instaurer un revenu de base versé sans contrepartie à tout le monde, dès la naissance.

Les initiants proposent le versement d'un montant de 2500 francs par mois aux adultes, tandis que les enfants et les jeunes jusqu'à 18 ans toucheraient 625 francs par mois.

Système bousculé

"C'est une expérimentation dangereuse", qui va bousculer tout le système, a critiqué la conseillère nationale et présidente du PLR Petra Gössi (SZ).

Pour les opposants, un tel projet met en jeu les valeurs suisses comme la responsabilité individuelle et le travail, qui perdrait sa place centrale dans la société. "Quel message va-t-on donner aux enfants avec cela? Qu'ils travaillent ou pas, ils recevront 2500 francs", s'est inquiétée la conseillère nationale Géraldine Marchand (PDC/VS).

"On joue à la roulette russe avec notre prospérité", a renchéri Jean-François Rime (UDC/FR). Les entreprises risquent de délocaliser, car il faudra augmenter les impôts pour financer ce revenu de base. Et celui-ci risque "d'attirer encore plus de travailleurs étrangers en Suisse", a ajouté le conseiller national UDC.

Système social en danger

Le système social est également mis en danger par l'initiative, a souligné la conseillère nationale Susanne Leutenegger-Oberholzer (PS/BL). Or, il n'est pas là uniquement pour donner de l'argent, mais sert également à intégrer ou à réintégrer dans la société des personnes qui sont en marge.

De plus, pour les socialistes, le revenu minimal doit atteindre 4000 francs au moins. Avec 2500 francs, le revenu de base reviendrait à un dumping salarial généralisé.

La solidarité, qui est à la base du système social actuel, serait mise à mal. La cohésion sociale en pâtirait, a ajouté la conseillère nationale Kathrin Bertschy (PVL/BE).

Le Conseil fédéral et le Parlement ont rejeté le texte sans proposer de contre-projet. Le comité interpartis disposera de très peu de moyens pour sa campagne, indique-t-il. Il compte principalement faire campagne sur des panneaux d'affichage électroniques situés dans les gares.