Aider les jeunes à se remettre en selle professionnellement
Beaucoup d’adolescents cherchent sans succès une place d’apprentissage, une formation élémentaire ou un poste de travail à l’issue de l’école obligatoire. Des programmes de stages d’insertion professionnelle peuvent être ici une bonne solution, à l’instar du BIP de Schlieren (ZH).
Pas question de livrer à leur triste sort les nombreux jeunes qui ne parviennent pas à trouver une place d’apprentissage ou un poste de travail. Il convient au contraire de les préparer à la vie professionnelle et de les motiver en conséquence. Le BIP de Schlieren qui fête cette année ses dix ans d’activité travaille par exemple en ce sens, et la plupart de ses protégés venant des proches districts de Dietikon, Affoltern et Dielsdorf n’ont de loin pas bénéficié de conditions idéales pour démarrer dans la vie professionnelle, et ce pour des raisons diverses.
Ces jeunes qui n’ont pas trouvé de place sont considérés comme étant particulièrement menacés, comme l’explique le responsable du BIP Ricardo Zimmermann. La majorité des participants au BIP également appelé semestre de motivation proviennent de ménages non helvétiques. Certains sont encore insuffisamment intégrés du fait de l’obstacle de la langue ou n’ont pas obtenu de certificats suffisants à l’école. D’autres n’ont pas réussi dans leurs recherches car ils sont en butte à des problèmes personnels ou familiaux, contexte auquel s’ajoute souvent une certaine lassitude scolaire qu’il convient dans un premier temps de surmonter. Le BIP offre à tous ces jeunes une nouvelle chance de trouver leur place et veillent à ce qu’ils puissent être intégrés dans le circuit professionnel par le biais de places de stages. Ils sont pris en charge par une équipe de douze spécialistes qualifiés qui ont tous fait des études dans le travail social ou l’orientation professionnelle. Des discussions avec les jeunes permettent de formuler des objectifs, d’évoquer les difficultés auxquelles ils sont confrontés et de remédier à ces dernières. Un suivi spécialisé est également assuré dans le cadre des postulations.
Fréquenter les bancs de l’école est incontournable pour les futurs actifs, aussi doivent-ils se soumettre au préalable à un test d’aptitudes qui sera déterminant. Les constats ainsi obtenus permettront ensuite de les ventiler sur des classes spécifiques avec des matières fondamentales telles que l’allemand, les mathématiques, une langue étrangère ou encore la géométrie. Des cours d’informatique, d’économie et d’entraînement à la vente sont également proposés, le BIP se faisant fort de toujours s’orienter en fonction des besoins de l’économie. Il y a quelques mois, le programme a ainsi intégré des cours d’anglais, et pour une fois les besoins des apprenants et ceux de l’économie pouvaient se compléter de façon optimale. «L’anglais jouit en fait d’une très bonne réputation parmi les jeunes», souligne Ricardo Zimmermann.
A l’été 1995, alors qu’il travaillait dans le cadre de l’orientation professionnelle à Urdorf, Ricardo Zimmermann s’est aperçu avec ses collègues que de nombreux jeunes sortant de l’école n’avaient pas trouvé de place d’apprentissage, phénomène véritablement nouveau à l’époque. L’homme allait donc se mettre en quête de solutions, et la commission jeunesse du district de Dietikon a finalement prêté l’oreille à ses idées en approuvant un crédit pour un projet d’une année. Le programme qui prévoyait quatre jours de travail en entreprise et une journée d’école a suscité d’emblée un vif enthousiasme. Une telle motivation était en fait absolument nécessaire car des éléments importants faisaient encore défaut, notamment le personnel et les locaux appropriés. La première classe accueillait quinze jeunes qui passaient leurs journées d’école à la Berufsschule Limmattal se consacrant avant tout aux choix professionnels. Les bonnes expériences réunies durant cette année allaient confirmer à Ricardo Zimmermann qu’il était sur la bonne voie, mais la commission jeunesse allait bientôt juger qu’elle n’était plus compétente en la matière. C’est alors que Gion-Pitschen Gross, l’ancien responsable de la Berufsschule Limmattal, est entré en scène. Gion-Pitschen Gross qui a aujourd’hui quitté le BIP s’est ainsi investi personnellement, veillant à partir de l’année scolaire 96-97 à ce que plus aucun jeune sans emploi ou en recherche d’une place d’apprentissage ne soit désormais à la rue suite à des recherches infructueuses.
Ricardo Zimmermann et ses collègues de travail se sont dès le début de leur activité appliqués à encadrer leurs protégés sur le terrain dans la rue. Aujourd’hui, on dispose d’un bâtiment moderne au numéro 1 de la Grabenstrasse ainsi que d’une infrastructure professionnelle pour l’enseignement dans plusieurs classes, avec notamment des salles de réunions et des locaux de conseil. L’organisation de soutien du BIP est désormais le Verein proBIP (Programme für Bildung, Integration und Pädagogik) cofinancé par l’Office de l’économie et du travail ainsi que par le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco).
Jusqu’ici, les semestres de motivations d’une durée allant de six à douze mois ont permis d’obtenir des succès intéressants, et c’est ainsi qu’à l’été 2005, 80 jeunes parmi les 93 participants au BIP ont pu après leur stage trouver une place d’apprentissage, un poste de travail, ou encore poursuivre leurs études dans une nouvelle école.