Big et smart data

Comment la blockchain pourrait garantir la véracité des données RH

La numérisation des processus repose sur des données RH fiables. Grâce à la technologie de la blockchain, nous développons un référentiel, sécurisé et détenu par le collaborateur, qui contiendrait toutes ses données.

La numérisation des ressources humaines est en cours. Dans ce contexte, pouvoir compter sur des données de qualité est devenu un enjeu majeur. Mais ces données proviennent généralement de plusieurs sources, plus ou moins fiables et souvent incomplètes. Comment évaluer les informations tirées d’un profil LinkedIn par exemple? Elles doivent être analysées avec précaution. D’où l’importance d’avoir une unique source de données, fiables et sécurisées.

Aujourd’hui, le parcours d’un collaborateur en entreprise est constitué d’une chaîne fragmentée de différents systèmes informatiques. Le recruteur utilise son système de gestion des candidatures, le responsable RH s’appuie un SIRH, avec ses différents modules: paie, absences, formation, gestion de la performance... Les bases de données de ces différents systèmes appartiennent bien souvent à des unités différentes. Et le collaborateur n’a quasiment aucun contrôle sur ces informations. Au moment de quitter son employeur, ce sera très difficile pour lui d’obtenir une copie complète de toutes les données le concernant. Un exemple: le registre officiel des formations qu’il a effectuées restera dans le système de formation de l’employeur. Il ne le suivra pas vers sa prochaine mission.

Eparpillement des données

Pour les responsables RH, à qui on demande de faire des bilans compétences et d’élaborer des plans de formation, cet éparpillement des données pose aussi problème: incohérences et variations de la qualité des informations. De plus, l’avenir de l’emploi va clairement vers des parcours plus hybrides, avec plusieurs activités et plusieurs employeurs. Cette complexité ne va qu’augmenter.

Dans ce contexte, le recours à un référentiel unique pour les données collaborateur faciliterait la vie de tout le monde et permettrait d’obtenir des résultats basés sur des données sûres. Les RH auraient ainsi accès à un référentiel unique contenant toutes les données du collaborateur, registre qui s’enrichirait tout au long de la vie, grâce à la contribution de plusieurs acteurs: l’employeur, le collaborateur, ses supérieurs, les formateurs externes, les coaches, les organismes de certification ou encore les cyberadministrations. Ce registre appartiendrait à l’individu – ce serait en quelque sorte son passeport professionnel – qu’il pourra partager et enrichir tout au long de sa carrière. Les recruteurs et les agences de placement pourraient l’utiliser également, et disposer ainsi d’une source de données fiables, que cela soit pour matcher un profil avec un poste vacant ou pour consulter les références ou le permis de travail du candidat.

Référentiel sécurisé et fiable

C’est là qu’intervient la magie de la blockchain – une base de données distribuée, sécurisée et inviolable. Ce référentiel des données du collaborateur sera vérifié et écrit par les membres d’un écosystème fédéré, tout en maintenant sa cohérence et son intégrité. L’écosystème enregistre tous les événements, au fur et à mesure que le titulaire de l’identité franchit différentes étapes et fournit à chaque entité autorisée un historique vérifiable. Ainsi le registre du collaborateur peut être enrichi et vérifié sans limite. Et la blockchain garde la trace de chaque action enregistrée, en toute sécurité. Par exemple, chaque diplôme ou certificat obtenu en cours de route ne pourront plus être falsifiés. Enfin, le collaborateur reste propriétaire de ses données. Il peut y accéder en tout temps, les contrôler et en fournir une copie à ses employeurs.

Chez Workonomix, la start-up que j’ai fondée au début 2018, notre objectif est de créer ce registre numérique qui sera en mesure de stocker toutes les informations d’une vie professionnelle. L’ensemble du processus est sécurisé par la blockchain à l’échelle mondiale.

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Vivek Anand a fondé Workonomix en janvier 2018. Auparavant, il a travaillé pour Accenture et pour Dell. Lien: www.workonomix.com

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