Développer des passerelles vers l’insertion professionnelle

L’économie, pour se développer, a besoin des ressources humaines indispensables à son fonctionnement. Le monde du travail, mis à rude épreuve par les conditions économiques, les exigences de rentabilité, la sélection toujours plus intense des performances et des capacités, peine à trouver des solutions pour ses membres marginalisés. Les institutions sociales se heurtent pour leur part aux limites de leurs budgets, des limites qui mettent en péril l’existence même de certaines d’entre elles. 

Passerelles a décidé de réunir les deux mondes – celui de l’entreprise et celui des institutions sociales – pour tenter de trouver des synergies capables d’offrir à des personnes en difficulté d’insertion professionnelle de nouvelles perspectives. Passerelles veut établir un lien entre le monde de l’économie, celui des institutions et celui des personnes en difficulté. Un lien réel, concret et fort qui permet aux différents acteurs de trouver une réponse à leurs attentes et une réussite de leurs objectifs de développement et de réalisation.

Passerelles a ainsi mis en relation des personnes en difficulté avec des entreprises qui ont décidé de développer des opportunités d’emploi pour elles. En octobre 2006, Passerelles a eu la joie d’assister une nouvelle concrétisation. Coop City Sion a en effet intégré huit personnes en situation de handicap dans ses effectifs. 

Elles sont employées dans le secteur alimentaire du magasin et se chargent de réception, de mise en place de marchandises, de réapprovisionnement des rayons, de gestion des caddies et des cartons vides dans les arrières du magasin. 

L’intégration s’est faite par étape. En octobre, le projet a démarré avec trois personnes qui ont commencé leurs activités par un stage d’un mois. A la fin de celui-ci, un bilan a été établi avec le collaborateur, ses parents, le maître socio-professionnel et la direction du centre commercial. Les personnes ont alors pu décider de poursui-vre l’expérience ou de retourner dans un atelier de la FOVAHM. 

Si ce projet a pu se réaliser, c’est en grande partie grâce à l’ouverture d’esprit de Coop et de la FOVAHM (Fondation valaisanne en faveur de la personne handicapée mentale). L’institution et son directeur Jean-Marc Dupont ont une vision ouverte de leur institution, une ouverture nécessaire pour développer un projet de ce type. Il est en effet très novateur. Jean-Marc Dupont remarquait, lors de sa conférence de presse organisée en décembre, que l’emploi de personnes en situation de handicap dans une fonction en contact direct avec le public restait rare. 

Coop a osé prendre le risque de cette intégration pour la première fois à Collombey. Depuis l’ouverture du Parc du Rhône en 2003, huit personnes en situation de handicap y sont employées. Et c’est sur la base des résultats positifs de cette première expérience que ce nouveau projet a pu être développé, à l’initiative de Michel Produit, membre de Passerelles et responsable de Coop City pour la Suisse romande et le Tessin. 

Dans les deux cas, à Collombey et à Sion, «l’accueil qui a été réservé aux personnes en situation de handicap par le personnel a été excellent», remarque Norbert Dumas, le maître socio-professionnel qui encadre les personnes en situation de handicap dans le magasin de Sion.

Passerelles accompagne ces actions et les encourage. En poursuivant son but d’intégration dans l’entreprise des personnes en difficulté, Passerelles juge que ces deux projets sont aussi extrêmement importants comme sources d’inspiration pour d’autres entreprises. Cette intégration modèle démontre en effet qu’on peut aller beaucoup plus loin qu’on ne l’imagine dans l’insertion professionnelle des personnes en difficulté.