La marque employeur face aux jeunes: des promesses aux preuves

En Suisse, aujourd’hui, la relation entre jeunes talents et entreprises a évolué: il ne s’agit plus simplement pour les jeunes de convaincre, ni uniquement pour les entreprises de séduire, mais bien d’une rencontre mutuelle. En tant que jeunes diplômés en économie d’entreprise, nous pensons que les 18-30 ans attendent une vraie réciprocité: ils veulent s’engager dans des organisations qui leur ressemblent, mais aussi voir des actes concrets derrière les promesses affichées. 

Sens, ambiance et équilibre

Qu’attend réellement la Génération Z des entreprises? Plusieurs études récentes montrent quatre attentes majeures. Premièrement, un travail qui a du sens: près de huit jeunes sur dix refusent un emploi qui manque d’intérêt personnel ou éthique. Deuxièmement, l’ambiance et la reconnaissance au quotidien, priorité absolue pour plus de 90% selon SwissSkills (2023). Troisièmement, un équilibre clair entre vie privée et vie professionnelle, recherché notamment via du télétravail occasionnel ou des horaires flexibles. Enfin, des perspectives concrètes de développement, avec formations et mentorat internes. 

Face à ces attentes, plusieurs actions simples peuvent vraiment faire la différence. Par exemple, publier clairement ses engagements RSE ou partager le quotidien réel des équipes via des vidéos authentiques diffusées sur Instagram ou TikTok. Afficher ouvertement les salaires et expliquer précisément comment les carrières évoluent rassure également énormément. Enfin, impliquer directement les jeunes via des projets participatifs ou des hackathons internes renforce leur engagement. 

Notre propre expérience montre qu’il existe différentes façons de répondre aux attentes des jeunes. Karim, plutôt intrapreneur, recherche surtout l’autonomie, la liberté d’action et des projets innovants. Pour ma part (Mathieu), je privilégie plutôt la sécurité d’un contrat stable, la flexibilité horaire et surtout la possibilité concrète de poursuivre mon développement via des formations internes. Une expérience particulièrement positive pour moi a été mon recrutement à la BCVs: grâce à un stage en immersion de deux jours avant mon engagement, j’ai pu découvrir concrètement l’ambiance de travail et les réalités du métier. Cela m’a permis de faire un choix éclairé et rassuré. De plus, je vérifie systématiquement la transparence d’une entreprise en demandant des témoignages internes auprès de collaborateurs actuels. Contrairement à beaucoup de jeunes, le télétravail n’est pas forcément un argument décisif pour moi; en revanche, la possibilité d’aménager mes horaires est essentielle. Enfin, je suis peu sensible aux valeurs affichées si elles ne sont pas clairement incarnées par des actions vérifiables: des promesses sans preuves ne représentent rien à mes yeux. 

Gestion transparente des attentes 

Un autre aspect important concerne la gestion transparente des attentes réciproques entre employés et employeurs. Nous constatons souvent que les jeunes talents quittent leur emploi non pas par manque d’intérêt initial, mais en raison de frustrations accumulées face à des promesses non tenues concernant leur évolution professionnelle. Pour éviter ces désillusions, il est essentiel que les entreprises instaurent des échanges réguliers et francs entre collaborateurs et managers. Concrètement, cela peut passer par des entretiens réguliers avec les RH, où des conseils honnêtes sur les possibilités d’évolution sont donnés. Cette démarche proactive permet non seulement de fidéliser les jeunes, mais aussi d’établir une confiance durable, indispensable à leur épanouissement professionnel à long terme. 

Pour convaincre durablement la Génération Z, il faut dépasser les simples discours et montrer des preuves concrètes d’engagement et de transparence. Être authentique, offrir de véritables possibilités de développement et proposer une flexibilité adaptée aux attentes individuelles constituent les clés essentielles pour attirer et fidéliser les jeunes talents.