Le neuromanagement: l’imagerie médicale au service des RH
DBM, prestataire global de solutions en ressources humaines et en transition, a récemment organisé une conférence sur les dernières découvertes en neuromanagement. L’attrait et l’intérêt suscités par l’exposé du Docteur Elisabeth Koestner nous ont incité à tirer des conclusions sur le comportement en entreprise.
Le Neuromanagement est une nouvelle discipline qui intègre les aspects biologiques de l’être humain aux questions et préoccupations socioprofessionnelles. La conférencière et coach DBM, docteur Elisabeth Koestner, a clairement expliqué qu’en intégrant les avancées des neurosciences à la gestion d’entreprise, le neuromanagement contribue – avec d’autres disciplines telles que la psychologie ou la sociologie – à l’amélioration de la gestion des ressources humaines. Le Neuromanagement s’appuie notamment sur le développement de l’imagerie médicale (IRM) qui permet de rendre visible, en trois dimensions et de manière non invasive, l’activité cérébrale des sujets en action.
L’IRM a entre autres été utilisée avec succès pour examiner les bases neurologiques de la coopération sociale, des prises de décision économique et de l’adhésion à une marque ou à une image.
Les résultats des expériences conduites mettent essentiellement en exergue le poids des facteurs émotionnels et socioculturels dans les prises de décision, même dans celles à priori considérées comme rationnelles.
Les implications dans les entreprises sont nombreuses, puisque gestion du changement, des systèmes de motivation, de l’innovation, de la performance – pour ne citer que ceux-là – sont en prise directe avec les comportements neuronaux émotionnels, rationnels ou culturels.
A la suite de ces études qui ont démontré l’importance des émotions dans nos prises de décisions, nous pouvons en déduire quelques applications concrètes en terme de comportements professionnels et d’attitudes organisationnelles.
Deux orientations d’action animent fondamentalement tout être vivant: d’une part la recherche du plaisir et du bien-être, d’autre part l’évitement de la souffrance (via la lutte, fuite, ou inhibition de l’action).
Par conséquent, nous devrions faire en sorte de privilégier le plaisir au travail qui est source de performance sur la durée. Esquissons ici quelques pistes, extraites très concrètement des études en Neuromanagement, sur les actions que l’entreprise peut mener pour activer les circuits de plaisir de ses collaborateurs:
- Favorisez la collaboration! Selon une étude menée dans un groupe de femmes, le cerveau active davantage son circuit de plaisir dans des conditions de collaboration que dans la compétition acharnée.
- Privilégiez des attitudes équitables! Tout en étant conscient que la perception de l’inéquité peut par ailleurs être sujette aux émotions.
- Veillez à ne pas générer des émotions négatives chez vos collaborateurs! La peur peut détruire la créativité et l’innovation.
- Si vous voulez sortir de la norme, prenez garde à ne pas heurter ceux qui aiment travailler dans la norme car ils risquent de chercher à vous punir!
- Vous avez tout intérêt à sur-communiquer avant l’implantation d’un changement afin qu’il soit mieux perçu!
- Si vous désirez réduire vos coûts dus à l’absen-téisme, il vaut mieux que les sentiments positifs règnent dans votre environnement de travail! Les sentiments positifs stimulent la bonne humeur et le système immunitaire.
- Vous avez intérêt à ne pas créer un climat d’exclusion, qui provoque chez l’exclu une douleur équivalente à une douleur physique. Le mobbing fait réellement souffrir et peut entraîner démotivation, maladie, absentéisme.
- Brisez les stéréotypes liés à l’âge! La conférence a également mis en évidence que les seniors peuvent être aussi performants que les plus performants des juniors. Les seniors mobilisent différemment les aires de leur cerveau dans des tâches cognitives, démontrant par-là leur plasticité cérébrale et leur capacité adaptative. Il serait temps d’arrêter de parler des seniors en faisant allusion à leur psychorigidité et à leur manque de flexibilité. L’exclusion sociale qui peut s’ensuivre engendre une réelle douleur dont la trace est neurobiologiquement observable et coûteuse en efforts, notamment médicaux, pour la faire disparaître...
Les implications de ces nouvelles connaissances sur les relations humaines et la performance ont de quoi nous laisser songeurs: ne devons-nous pas nous pencher attentivement sur les conditions qui vont apporter plus de qualité de vie et de bonheur de vivre aux hommes et aux femmes, puisque tel est bien, fondamentalement, notre but?