Conseils pratiques

Méthodologie à la préparation des examens professionnels

Au cours d’une carrière professionnelle, il n’est pas rare que les employés décident d’entamer une formation diplômante pour approfondir leurs connaissances et valider leurs acquis professionnels. Cette période peut s’avérer être délicate et difficile à surmonter…

Se poser les bonnes questions, se fixer un objectif et se donner les moyens d’y parvenir. Tels sont les premiers conseils que l’on donne en principe aux futurs candidats d’un examen professionnel. Mais dans un bon nombre de cas, le choix de suivre une formation diplômante n’est jamais le fruit du hasard. Pour les uns, il s’agit d’obtenir un titre officiel pour valider une expérience acquise en cours d’emploi. Pour les autres, il s’agit d’une stratégie pour accéder à une nouvelle fonction au sein de l’entreprise. Parmi ces profils, il n’est pas rare de trouver également les personnes qui cherchent à orienter leur carrière vers un nouveau domaine ou encore ceux qui sont à la recherche d’un emploi. Dans tous les cas, les candidats rentrent dans une période où ils se mesurent avec eux-mêmes, avec pour effet, une remise en question incontournable…

Prendre en considération «les dommages collatéraux» avant de se lancer. En effet, bon nombre de candidats ne mesurent pas les risques potentiels en démarrant une formation diplômante. Sur le plan personnel par exemple, il faut considérer les absences nécessaires pour suivre les cours, les temps de révision, le manque d’attention à l’égard de ses proches, les projets familiaux qui sont forcément influencés par les délais d’examen, sans oublier l’humeur variable liée au stress grandissant. Les conséquences engendrées par ces états de faits peuvent rapidement découler sur des discordes importantes qui sont évidemment néfastes en période d’examen. Mais ce n’est pas tout, il y a également des influences importantes à considérer sur le plan professionnel, comme par exemple le temps de travail qui peut être perturbé par les horaires des cours, la fatigue cumulée qui risque d’entraver le rendement journalier, le regard des collègues préoccupés par les enjeux du projet ou encore le responsable direct qui pourrait reprocher un détachement d’intérêt à la bonne marche du service. Pour terminer, il faut également prendre en considération la santé physique et psychique relativement sollicitée durant toute cette période.

Pour inhiber les craintes, la meilleure stratégie consiste à recommander un plan de travail. Les candidats doivent analyser avec honnêteté les manques à gagner afin de quantifier les efforts à fournir. En réalisant un plan de travail, il est possible de répartir les temps d’études en fonction des besoins constatés, les révisions nécessaires, les congés avant les examens, les vacances, les activités sportives, mais aussi les périodes professionnelles plus chargées (si prévisibles). En finalité, ce plan de travail peut être validé par l’ensemble des personnes concernées, ce qui devrait générer une conciliation préventive.

Un atout majeur pour la réussite: la synergie des compétences associées. Dans toute formation, il y a des attentes. Aussi, il devient très judicieux de s’intéresser aux attentes des autres participants. Cette analyse permet de constituer une équipe composée de besoins et de connaissances complémentaires. Par la suite, cette synergie permettra également de tisser des liens qui deviendront très précieux durant les examens (partage d’astuces, encouragements mutuels, compétition stimulante, etc.). Dans tous les cas, il est important de bien choisir ses partenaires et de ne pas hésiter à recomposer l’équipe en cas de baisse de rendement. De plus, il faut bien le préciser, la collaboration développée durant cette période perdure au-delà même des examens.

Stimuler la confiance en fixant des limites franchissables. Les candidats qui ont la chance de bien se connaître sauront certainement choisir la bonne méthode pour réussir, mais d’autres auront besoin de soutien et de conseils avisés. Dans cette démarche, il est possible d’accompagner les candidats en leur proposant d’effectuer un pronostic de leurs propres résultats. Par exemple, il peut être intéressant de s’attribuer une note dans les différentes branches de l’examen, ou encore de se donner une moyenne pour l’ensemble de l’examen. Pour la plupart, l’effet sera révélateur et encourageant puisqu’il restera encore du temps à conquérir pour dépasser ces notes virtuelles. Cette astuce occasionne également des réflexions pertinentes. Vais-je vraiment réussir? Suis-je également prêt(e) à échouer? Que vais-je dire à mes proches, mes collègues, mes amis en cas d’échec? Vais-je réessayer? Dans tous les cas, il faut encourager les candidats à se présenter et à ne jamais abandonner. Il est également utile de leur rappeler, au bon moment, que les experts d’examen s’intéressent à ce que les candidats savent et non pas à ce qu’ils ne savent pas. Ceci fait toute la différence!

Une préparation mentale et physique prévaut sur le nombre d’ouvrages parcourus. En finalité, il reste à recommander une bonne préparation personnelle. Plus question de parler d’études ou de révisions, mais plutôt de logistique. Durant les jours qui précèdent l’examen, il est préférable de prendre congé, de se détendre et de relire quelques résumés pour se donner bonne conscience. C’est aussi l’occasion de faire un repérage de l’endroit où seront dispensés les examens, de dormir à proximité, de faire des achats (eau minérale, fruits, etc.), de contrôler son matériel, de choisir ses vêtements (l’appa-rence ayant une très forte influence sur sa propre confiance). Cette période est aussi une occasion idéale pour promouvoir les encouragements de l’employeur, soit par la prise en charge du temps de congé, des coûts liés aux déplacements ou encore des frais d’hébergement. Par ailleurs, en cas de réussite, il ne faudra pas oublier les félicitations, l’avis interne, la petite collation ou encore le versement d’une gratification spécifique. Après tout, le succès des uns ne fait-il pas le bonheur des autres?   

 

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Robert Tanner est directeur des ressources humaines de la Police Cantonale de Genève.

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