Santé au travail

Y a-t-il un psy dans la maison?

L’utilité des psychologues du travail est devenue plus visible pendant la pandémie de coronavirus, avec l’ouverture de hotlines pour le personnel. Certaines de ces initiatives se sont pérennisées.

La crise sanitaire a incité certains employeurs à mettre en place des hotlines pour soutenir le personnel, notamment dans le secteur de la santé. Dans le canton de Vaud, par exemple, le Centre de médecine générale et santé publique Unisanté, le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) et les Etablissements hospitaliers du Nord Vaudois ont créé leurs propres cellules de soutien psychologique pour accompagner leurs effectifs. D’autres entreprises ou organisations ont renforcé un dispositif déjà existant.

Par exemple, à Genève, la Fondation officielle de la Jeunesse (FOJ) dispose depuis des années d’un espace de réflexion, baptisé Alter Ego, pour aider les collaborateurs confrontés à des difficultés dans leur travail.  Gratuit, personnalisé et confidentiel, les consultations sont confiées à une psychologue externe et ancienne collaboratrice formée en thérapies brèves. Le personnel peut la solliciter à tout moment pour un entretien en face à face ou en virtuel, sans avoir de compte à rendre à la hiérarchie.

La cellule psychologique des Etablissements hospitaliers du Nord vaudois (eHnv) est un pur produit de la pandémie de 2020.  Initialement, elle devait répondre à un besoin accru d’écoute et d’appui en période de crise sanitaire. «Aujourd’hui, elle fonctionne toujours et a été intégrée dans la culture des eHnv», déclare Christelle von Büren, chargée de communication. La consultation ne s’adresse pas uniquement aux soignants, mais à l’ensemble du personnel des structures de soins du Nord vaudois et de la Broye. Les appels peuvent déboucher sur une, voire plusieurs rencontres individuelles, durant lesquelles n’importe quel sujet peut être abordé en toute confidentialité.

Le dispositif a été valorisé par l’entrée en fonction d’un psychologue pour le soutien aux équipes. Entre 2020 et 2022, plus de 50 supervisions de groupes ont été effectuées. Cela représente un total de quelque 220 personnes, dont 10% ont été orientées vers une prise en charge psychologique ou psychothérapeutique en individuel. «On ne prend parti ni pour l’institution, ni pour le collaborateur, car on ne situe pas dans une optique de médiation RH, mais de soutien psychologique», précise le Dr Giorgio Maccaferri, responsable de l’Unité de psychiatrie de liaison nord du CHUV.

Concours de circonstances

Depuis l’été 2022, les psychologues-psychothérapeutes sont remboursés par l’assurance maladie obligatoire. Cette possibilité reste refusée aux psychologues non psychothérapeutes, qui sont autorisés à faire du conseil psychologique, mais pas de psychothérapie. Pour cette catégorie de professionnels formés en psychologie du travail, en thérapies brèves ou en coaching, par exemple, le monde de l’entreprise a toujours constitué un marché. Il pourrait devenir encore plus intéressant pour ceux qui ont besoin d’élargir leurs débouchés. À Berne, des discussions sont en cours pour dresser le catalogue des prestations que peuvent fournir les psychologues non psychothérapeutes: bilan de carrière, orientation professionnelle, gestion du stress et prévention du burn-out, réhabilitation et réintégration, out et new‐placement, médiation, etc.

Parmi les principaux prestataires romands spécialisés en psychologie du travail, citons Psy4Work, la Clinique du Travail et ICP Intervention de crise et prévention. «Nous sommes bien plus que des conseillers RH, des coaches, des formateurs ou des coordinateurs. En plus de nos connaissances en psychologie sociale et de notre expertise, nous avons suivi une formation universitaire et appris à connaître le monde de l’entreprise en développant des compétences liées à sa gestion», affirme Psy4Work

Suivez notre série de chroniques sur l’utilité des psychologues du travail pour les RH dans la version papier de la revue HR Today (première parution le 3 mars) ou sur notre site web. 
 

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Typographe de premier métier, Francesca Sacco a publié son premier article à l’âge de 16 ans pour consacrer toute sa vie au journalisme. Elle obtient son titre professionnel en 1992, après une formation à l’Agence télégraphique suisse, à Berne. Depuis, elle travaille en indépendante pour une dizaine de journaux en Suisse, en France et en Belgique, avec une prédilection pour l’enquête.

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