
Nous le savons tous: aucun salarié jamais n’a pu se motiver lui-même – ni être motivé – par la seule perspective d’enrichir un actionnaire lointain, anonyme, aussi distant qu’in-engagé, parcellaire propriétaire de l’entreprise qui l’emploie. Qu’il s’agisse d’un petit rentier bedonnant, soignant son embonpoint en sirotant de la bière sur les plages de Floride, ou bien d’un spéculateur avide et prédateur, qui, sur les places boursières, ne gagne de l’argent que lorsque d’autres en perdent, cet actionnaire-là n’a aucun affectio societatis et guère que des dollars dans les yeux.
– «C’est l’enfer, mais je me suis fixé de tenir encore 2 ans.»
– «Oui, t’as raison, accroche-toi.»
En attendant mon rendez-vous, je surprends cette conversation qui, il y a deux ans encore, m’aurait semblé normale mais qui tout à coup me paraît surréaliste. Subitement, l’envie de sauter à la gorge de celui qui acquiesce me prend.
Notre époque est fantastique: pas un jour qui n’apporte son lot de découvertes extraordinaires. Publiées dans la revue Cognitive, Affective & Behavioral Neuroscience, les conclusions des récents travaux d’une équipe de chercheurs genevois (menée par le Professeur Tobias Brosch, de la faculté de psychologie de l’Université de Genève) sont remarquables.
Avec le printemps, et comme chaque année, vient le moment des bilans. L’hiver a été propice au farniente, aux repas bien arrosés, aux goûters gourmands, et la météo particulière de ces longs mois ne nous a pas permis de pratiquer vélo ou jogging. En bref nous voilà un peu empâtés, un peu ramollis, un peu soucieux de la reprise en main annoncée pourtant dès le 1er janvier.