Berne (ats) Les propositions des membres de la commission s'échelonnaient de 0,5 à 1,25%. Au vote final, une majorité s'est prononcée pour un taux de 1% contre le maintien du taux actuel de 1,25%, écrit vendredi la commission LPP. Ce taux détermine l'intérêt minimal auquel doivent être rémunérés les avoirs de vieillesse relevant du régime obligatoire de la prévoyance professionnelle.
Vu la rémunération négative ayant actuellement cours pour les obligations de bonne qualité, un taux d'intérêt de 1% reste attractif, estime la commission LPP.
Ce taux est fixé par le Conseil fédéral en fonction de l'évolution du rendement des placements du marché, en particulier des obligations de la Confédération, et en complément, des actions, des obligations et de l'immobilier. Il doit être examiné au moins tous les deux ans.
"Bien trop élevé"
Pour l'Association suisse d'assurances (ASA), le taux proposé par la commission est bien trop élevé. Elle-même recommande un taux d'intérêt minimal LPP de 0,5% au maximum pour 2017.
Elle s'appuie en cela sur les fluctuations des marchés, mais surtout sur le niveau des taux d'intérêt: les produits des placements sûrs ne cessent de s'inscrire à la baisse depuis des années et ont atteint des planchers historiques. Les taux d'intérêt négatifs et les rendements négatifs des emprunts de la Confédération en témoignent.
Pour les institutions de prévoyance, le taux d'intérêt minimal constitue un engagement de garantie. Il doit donc être fixé de sorte que les caisses de pension puissent l'atteindre à tout moment.
Dès lors, sa détermination ne devrait reposer que sur un taux d'intérêt dit sûr, c"est-à-dire celui réalisable avec les placements dans les emprunts de la Confédération. Or, pour son calcul, la Commission LPP se fonde beaucoup trop sur les bénéfices comptables escomptés au lieu de prendre en compte les bénéfices réalisables, critique l'ASA.
Rentes plus basses
Tout autre son de cloche chez l'Union syndicale suisse (USS): les assurés doivent à nouveau s'accommoder d'une baisse de leurs rentes, critique-t-elle. Toujours est-il que la recommandation de la commission permet d'éviter le pire, ajoute l'USS. Celle-ci avait demandé le maintien du taux actuel de 1,25%.
Les intérêts servis sur le capital de vieillesse sont, avec le taux de conversion, déterminants pour le niveau des futures rentes du 2e pilier, rappelle l'USS. Si les intérêts versés sur l'argent économisé dans le 2e pilier diminuent toujours plus, le capital de vieillesse ne croît plus assez pour que la rente soit décente plus tard.
Avec un taux d'intérêt de 1%, il faut 70 années pour doubler son capital vieillesse. C'est 14 ans de plus qu'avec un taux d'intérêt de 1,25%, calcule l'USS.