(ats) D'après cette étude menée auprès de 2000 salariés, les Japonais travaillent en moyenne 40,3 heures supplémentaires par mois, dont 22,7 seulement sont rémunérées. Les statistiques publiques chiffrent pour leur part à 14,2 heures le nombre moyen d'heures supplémentaires mensuelles.
Cet écart traduit l'ampleur de la tâche pour le premier ministre Shinzo Abe qui, dans le cadre de son plan visant à relancer la croissance et sortir de la déflation, veut accroître le pouvoir d'achat de ses compatriotes.
Temps libre "volé"
Depuis son investiture, fin 2012, les profits récurrents ont progressé de 62,3%. Dans le même temps, les salaires n'ont augmenté que de 2,1% et les dépenses des ménages de 1,6%.
"Il ne fait aucun doute que des entreprises volent à leurs employés salaires et temps libre", estime Toko Shirakawa, professeure à l'université pour femmes de Sagami et membre d'un comité gouvernemental sur la culture du travail au Japon.
La loi prévoit bien une rémunération des heures supplémentaires, mais des entreprises découragent leurs salariés à les déclarer et la pratique est si ancienne qu'elle paraît normale.
"Les salariés sont souvent soumis à des pressions de leurs supérieurs, parfois de manière subtile ou tacite, pour qu'ils déclarent moins d'heures supplémentaires que la réalité", souligne Toshiaki Matsumoto, directeur général de HR Strategy, une société de conseil en ressources humaines.