Genève (ats) Dans le canton, entre 10 et 15% des jeunes du secondaire II sortent du système scolaire sans certification, a déclaré Anne Emery-Torracinta devant la presse à Genève. Ils ont quatre fois plus de risques d'être au chômage que les détenteurs d'un diplôme en Suisse, a relevé la cheffe du Département de l'instruction publique (DIP).
L'objectif de Cap Formations est d'intervenir le plus tôt possible afin de prévenir les ruptures, le cas échéant, de remettre au plus vite dans le système ceux qui ont décroché. Car la qualification professionnelle représente la meilleure garantie contre le chômage et l'exclusion sociale.
Répondre aux besoins individuels
Le dispositif réunit les offices des deux départements concernés par la problématique: l'Office pour l'orientation, la formation professionnelle et continue (DIP), ainsi que l'Office cantonal de l'emploi et l'Hospice général, rattachés au Département de l'emploi, des affaires sociales et de la santé (DEAS).
Le guichet unique évite la multiplication des prises en charge, a souligné Mauro Poggia, chef du DEAS. On est parti du constat que les cadres classiques sont peu adaptés aux jeunes publics et qu'il fallait un suivi centralisé qui s'adapte aux besoins individuels et non l'inverse.
Moins d'inscriptions au chômage
L'inscription systématique au chômage notamment est un mauvais message. Il est important de tout mettre en oeuvre pour inciter les jeunes à obtenir une formation qualifiante pour éviter une précarisation à long terme. Ce cadre coordonné permet en outre d'aborder le projet de formation en même temps que d'éventuelles problématiques sociales, a-t-il ajouté.
Les premiers résultats sont encourageants même si le système peut encore être amélioré, a constaté le chef du DEAS. Grâce à ce suivi individualisé, les inscriptions au chômage ont par exemple diminué de moitié entre septembre 2014 et août 2015. passant de près de 600 à 288.
Accompagnés pendant dix mois
Dans le détail, sur les 2500 jeunes suivis par Cap Formations depuis 2013, près de 70% sont retournés en formation, dont 52% en formation professionnelle. Seize pour cent sont sortis du dispositif pour entrer en emploi, à l'assurance-invalidité ou ont quitté le canton. Enfin, seuls 14% d'entre eux décident d'en sortir sans avoir une solution, a précisé Magali Ginet, directrice de la structure.
La plus grande majorité des jeunes suivis (74%) provient des filières de l'école de culture générale, de la transition professionnelle ou de la formation professionnelle. Chacun a bénéficié d'un accompagnement d'une durée moyenne de 10,5 mois. Ce modèle d'intégration, tel que pratiqué à Genève, n'existe pas ailleurs, ont relevé les responsables.
Fil rouge
Situé à la Cité des métiers, le guichet unique est accessible à tous les 15-25 ans et en tout temps. Sa mission première est de jouer le rôle de fil rouge pour les jeunes et leurs parents, en leur simplifiant l'accès aux différentes mesures proposées par le canton, a rappelé Mme Ginet. Le bénéficiaire sort de la rupture pour entrer dans un parcours individualisé de préqualification: contrat, suivi régulier, évaluations, etc.
L'équipe interdisciplinaire est au bénéfice de 20,4 postes depuis le 1er janvier. Elle est composée d'assistants sociaux, éducateurs, psychologues, enseignants et conseillers en personnel.
Mauro Poggia s'est réjoui de "la merveilleuse collaboration entre les deux départements. Cela n'a pas toujours été le cas", a-t-il rappelé.