Air France confirme la suppression de 1000 postes en 2016

En pleine tourmente, la compagnie Air France a confirmé qu'elle allait supprimer "1000 postes" en 2016 avec des départs volontaires. Plusieurs milliers de ses salariés manifestaient à Paris.

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Paris (ats/afp/reu) "Le seul chiffre qui a été confirmé ce matin (...), c'est que les seuls départs que nous envisageons pour 2016, ce sont des départs volontaires et pour 1000 postes", a souligné le PDG de la compagnie, Frédéric Gagey.

Toutefois, la direction a été "incapable de dire dans quels secteurs ils seront supprimés", a ensuite indiqué le secrétaire (CGT) du Comité central d'entreprise (CCE), Didier Fauverte.

Les élus du personnel d'Air France avaient voté auparavant "à l'unanimité" en CCE le lancement d'une procédure de droit d'alerte. Celle-ci permet de demander à la direction des comptes sur la politique de la compagnie.

M. Gagey a évoqué "de bons résultats, ils nous facilitent un peu la vie, mais surtout il ne faut pas les utiliser pour dire (...) tout est fini, on arrête". Il a ajouté que la transformation d'Air France engagée depuis début 2012 devait être poursuivie. Selon des sources syndicales, la direction a déclaré que les résultats s'étaient améliorés au 3e trimestre.

Policiers présents sur place

Et Air France, qui devrait être bénéficiaire en 2015 pour la première fois depuis 2008, veut notamment ramener son pôle moyen-courrier à l'équilibre en 2017 et porter en deux ans la part de ses lignes long-courriers rentables de 50% à 80%.

Le PDG de la compagnie s'exprimait à l'occasion du CCE réunissant jeudi direction et syndicats, sous la protection de la police. Cette rencontre était la première du genre depuis le dernier CCE le 5 octobre qui avait été marqué par de spectaculaires violences.

Plusieurs centaines de salariés avaient alors fait irruption au milieu de la réunion. Deux dirigeants de la compagnie et des vigiles avaient été molestés. L'image du directeur des ressources humaines, Xavier Broseta, torse nu, chemise déchirée et escaladant un grillage pour échapper aux manifestants, avait fait le tour du monde.

Cinq salariés de la compagnie, dont certains ont un mandat syndical, ont depuis lors été rattrapés par la justice et seront jugés le 2 décembre pour ces violences. Ils font également l'objet, avec treize autres employés, de procédures disciplinaires qui pourraient aller jusqu'au licenciement.

Soutenus par des milliers de manifestants
 

Plusieurs milliers de personnes, "au moins 7000" selon un syndicat et 2200 selon la préfecture de police, se sont rassemblées à Paris devant l'Assemblée nationale en soutien à ces "inculpés" et pour le maintien de l'emploi au sein de la compagnie. La manifestation a eu lieu dans le calme.

Aucun "dialogue social réel" n'existe à Air France, ont jugé plusieurs députés socialistes après une rencontre avec l'intersyndicale, qui sera auditionnée tout comme la direction de la compagnie aérienne prochainement à l'Assemblée nationale.

Et M. Gagey a au contraire affirmé que le dialogue existait même s'il était "parfois compliqué".

Plus de 52'000 personnes évoquées

Fin septembre, direction et syndicats d'Air France avaient échoué à s'entendre sur la mise en oeuvre du plan de croissance et de productivité "Perform 2020". Cette mesure prévoyait notamment que tous les personnels navigants volent une centaine d'heures de plus par an.

Faute d'accord, la compagnie avait présenté le 5 octobre un plan de "restructuration" menaçant 2900 postes en 2016 et 2017 (300 pilotes, 900 hôtesses et stewards, 1700 au sol).

Avec un précédent plan de restructuration entre 2012 et fin 2014, les effectifs d'Air France avaient baissé de 5500 postes, uniquement par des départs volontaires. Les personnels ont également consenti des pertes de jours de repos et un gel des salaires. En début d'année, la compagnie totalisait 52'500 salariés.