Lausanne (ats) En place depuis plus de 30 ans, le système de rémunération du personnel de la Ville nécessite une modernisation et une adaptation au contexte professionnel d'aujourd'hui. Pour ce faire, le projet Equitas a été lancé en 2009, a rappelé le syndic de Lausanne Daniel Brélaz devant la presse.
La réforme remédie aux faiblesses du système actuel. Elle prend en compte la volonté du Conseil communal de ne pas introduire de salaire au mérite, de ne pas dépasser le 1,5% à 2% de la masse salariale et de conserver les droits acquis, a expliqué M. Brélaz. Par contre, l'espérance de gains futurs peut baisser.
Démarche participative
Au coeur d'Equitas, une méthode analytique d'évaluation des fonctions qui permet leur valorisation par rapport à des compétences et sollicitations communes. Chaque fonction est associée à une seule classe de salaire. La nouvelle échelle compte 16 classes contre 27 actuellement.
Quelle que soit la classe, la durée et l'amplitude de progression sont similaires. Plutôt qu'une croissance linéaire, le projet prévoit une croissance salariale plus rapide en début de carrière. Car c'est à ce moment que les besoins sont les plus grands, notamment pour élever les enfants, a souligné le syndic.
La Ville a associé le personnel à la démarche tout au long du projet, tout comme les partenaires sociaux. Le coût de la transition se monte à 8,7 millions, soit 1,54% d'augmentation de la masse salariale de référence. La Municipalité espère une approbation par le Conseil communal avant la fin de la législature pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2017.
Impact sur les professions féminines
Le système actuel ne garantissant que partiellement le principe constitutionnel d'un "salaire égal pour un travail égal", la réforme aura des bénéfices pour les fonctions occupées majoritairement par les femmes. Elles se retrouvent actuellement deux, voire trois classes en dessous des professions masculines requérant des qualifications équivalentes, a souligné le syndic.
Equitas prévoit pour ces professions féminines un rattrapage moyen d'environ 3000 francs sur trois ans. A terme, la Ville souhaite concrétiser cette dynamique par l'obtention du label "Equal Salary", qui certifie un traitement égal entre hommes et femmes au sein d'une entreprise.
La réforme permettra également d'éliminer quelque 300 fonctions créées au fil des ans pour une seule personne.
Positif pour 60%
En additionnant les collaborateurs qui voient leur fonction revalorisée et ceux dont la progression est assurée, le nouveau système aura des effets positifs pour plus de 60% du personnel, relève le syndic. L'effet sera neutre pour 15% et négatif pour 25%, avant tout des fonctionnaires déjà bloqués dans leurs classes ou en fin de progression.
La Municipalité maintient cependant le salaire minimum. Elle garantit qu'aucun collaborateur ne verra son salaire diminuer.
"On ne s'attend pas à des foules de tentatives de recours", note-t-il. Si un fonctionnaire s'estime à tort ou à raison injustement traité, il pourra s'adresser à une commission tripartite pour une procédure de contestation.
Pas tous concernés
Le syndicat SSP est quasi d'accord avec la réforme, SUD pas sur tous les points. Parmi les réactions négatives, le syndic a cité celles des cadres de la ville qui auraient souhaité un salaire au mérite.
La transition concernera 4800 collaborateurs. A noter que 700 titulaires ne sont pas concernés, parmi lesquels les policiers ou les ambulanciers, en raison des spécificités de leur statut.