(ats) Nommé par le conseil d'administration avec effet immédiat, Bernhard Hodler, 58 ans, occupe actuellement la fonction de responsable des risques de la banque privée zurichoise, précise l'établissement. Inconnu du grand public, M. Hodler a été nommé remplaçant du directeur général en septembre dernier.
A l'image de son prédécesseur, le nouveau patron de Julius Baer est entré dans la banque par la voie de la formation professionnelle. Après l'obtention en 1981 d'un CFC d'employé de commerce à la Société de banque suisse (SBS), il a entamé sa carrière de banquier l'année suivante chez le rival Union de banques suisses (UBS).
Reprenant le chemin des bancs d'école entre 1984 et 1987, M. Hodler obtient un diplôme en gestion de la Haute école d'économie et d'administration de Berne. Il est ensuite embauché par Credit Suisse First Boston (CSFB), la banque d'affaires du groupe Credit Suisse, en tant que réviseur interne.
Gros coup pour Pictet
Quittant le CSFB en 1990, il retrouve la SBS en tant que spécialiste de la gestion de risques, qu'il quitte à nouveau quatre ans plus tard pour rejoindre le numéro deux bancaire helvétique jusqu'en 1998. Cette année-là, il entre chez Julius Baer, occupant divers postes à responsabilités dans sa spécialité.
En s'assurant les services du directeur général de Julius Baer depuis 2009, le groupe Pictet frappe un gros coup. Nommé associé du groupe bancaire privé genevois, Boris Collardi assumera conjointement avec Rémy Best la responsabilité de Pictet Wealth Management, l'unité de gestion privée, indique pour sa part Pictet.
L'arrivée de ce banquier réputé et médiatique constitue un grand moment dans l'histoire récente de Pictet, a indiqué à l'agence awp un porte-parole de la banque genevoise. Cette dernière accueille tous les vingt ans environ un grand nom au sein de son collège d'associés.
Boris Collardi représente le 42e associé de l'histoire de Pictet, établissement fondé en 1805 - et le plus jeune membre du collège. Celui-ci est formé par ordre d'ancienneté par Nicolas Pictet, Renaud de Planta, Rémy Best, Marc Pictet, Bertrand Demole et Laurent Ramsey.
Compétences clefs
Pour mémoire, les associés du groupe Pictet constituent à la fois les gérants et les propriétaires de l'établissement du bout du lac. Ce dernier ne dévoile d'ailleurs ni la nature ni le montant de l'investissement consenti par M. Collardi à ce titre.
L'établissement genevois souligne, toutefois, que le banquier a été choisi sur la base de ses compétences et non d'un apport en capital. Employant 4200 collaborateurs dans le monde, le groupe Pictet affichait à fin septembre des avoirs sous gestion de 492 milliards de francs.
Entré chez Julius Baer en 2006 à la faveur de la nomination de son mentor Alex Widmer à la tête des affaires de gestion de fortune du groupe qui ne s'est alors pas encore scindé en deux entités distinctes, M. Collardi assume la direction opérationnelle. Il mène l'intégration du gestionnaire d'actifs GAM ainsi que des banques privées Ferrier Lullin, Ehringer & Armand von Ernst et Banco di Lugano, tous rachetés à UBS en 2005.
Mais, en décembre 2008, Alex Widmer, devenu patron du gestionnaire de fortune Julius Baer, qui s'est séparé de GAM, met fin à ses jours. Johannes de Gier, président du conseil d'administration de GAM, le remplace ad interim.
Nomination surprise
Le 1er mai 2009, Boris Collardi est nommé directeur général de la banque privée zurichoise, créant une grande surprise dans le monde de la finance. Le jeune patron, alors âgé de 34 ans seulement, va poursuivre la politique d'expansion de Julius Baer. En 2010, le groupe rachète les affaires suisses de la banque néerlandaise ING, puis reprend en 2012 à Bank of America celles de gestion de fortune hors Etats-Unis et Japon de Merrill Lynch.
En un peu plus de huit ans sous la direction de Boris Collardi, Julius Baer, qui a aussi réglé son différend fiscal avec les Etats-Unis, a vu ses fonds sous gestion bondir de 153,6 milliards de francs à fin 2009 au montant record de 393 milliards. Son effectif est passé de 3078 à quelque 6200 collaborateurs, dont 1381 conseillers à la clientèle.
Les investisseurs ont mal encaissé le choc du départ de M. Collardi. A la Bourse suisse, le titre Julius Baer a décroché de 6,39% à 56,4 francs.