Rio de Janeiro (ats/afp) "Avec le décret signé par la présidente Dilma Rousseff, le gouvernement fédéral poursuit sa politique de valorisation du salaire minimum, avec un impact direct sur près de 40 millions de travailleurs et retraités", indique un communiqué de la présidence.
Cette hausse de 11,67% est toutefois largement effacée par une inflation de 10,57% prévue pour cette année et qui augmente la pression sur les comptes publics.
Le ministre du Travail, Miguel Rossetto, a indiqué que la décision de porter le salaire minimum à 880 réais est "une condition importante pour la relance de la croissance de l'économie, en garantissant l'emploi et le revenu et en préservant le pouvoir d'achat de la population".
La politique de valorisation du salaire minimum mise en place par l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, s'est traduite par une hausse réelle de 41,06% du salaire minimum de 2003 à 2015, selon le quotidien O Globo.
Toutefois, le salaire minimum pour survivre dignement aujourd'hui devrait être de quelque 2500 réais (640 francs), loin du seuil actuel, selon le député d'extrême gauche (PSOL), Edmilson Rodrigues.
Crise économique et scandales politiques
Cette hausse du salaire minimum, légèrement supérieure à celle prévue par le projet de budget 2016 va générer 2,9 milliards de réais (742 millions de francs) de dépenses supplémentaires pour les comptes publics, vu que le salaire minimum sert d'indice pour de nombreuses prestations sociales et seuils fiscaux, selon le ministère de la Planification.
Il y a deux mois, l'ancien ministre orthodoxe de l'Economie, Joaquim Levy, avait envisagé de repousser la hausse du salaire minimum de janvier à mai pour économiser dans les dépenses, en plein ajustement budgétaire. A l'époque, la suggestion avait été rejetée par Nelson Barbosoa, (ex-ministre de la Planification) qui a remplacé M. Levy démissionnaire, le 18 décembre.
Le Brésil, première économie d'Amérique latine et 7e du monde, lutte depuis près de cinq ans contre un ralentissement économique qui a tourné à la crise en 2015, amplifiée par les scandales politiques.