Berne (ats) Ce n'est pas en coupant dans le secteur de la formation et de la recherche à hauteur de 555 millions de francs pour la période 2017-2019 que la Suisse va réussir à défendre sa position à la pointe de l'innovation, a déclaré devant les médias à Berne le président de swissuniversities, Michael Hengartner.
Le gouvernement a transmis fin février son message au Parlement en proposant que les crédits destinés à la formation, la recherche et l'innovation progressent de 2% par an en moyenne. C'est insuffisant, selon les hautes écoles qui exigent une croissance annuelle de 3,2%.
Car l'avancée de la Suisse a fondu au cours des six dernières années, a mis en garde Katharina Fromm, vice-présidente du Conseil de la recherche du Fonds national suisse (FNS). Il faut absolument éviter une fuite des cerveaux, car celle-ci nuit aux capacités d'innovation et donc à l'économie du pays.
Pour encourager la relève scientifique, accroître le nombre de diplômes en médecine humaine et notamment renforcer la formation professionnelle supérieure - soit les objectifs fixés par le Conseil fédéral lui-même - il faut l'argent qui va avec, a résumé Michael Hengartner.
Or avec ce programme de stabilisation, les incertitudes liées à la participation de la Suisse à Horizon 2020 et la hausse du nombre d'étudiants, ces exigences ne pourront être remplies. Résultat, c'est le statut de la Suisse qui s'en trouve menacé, a renchéri Maurice Campagna, président des Académies suisses des sciences.
160 millions pour les EPF
Pour répondre à tous ces défis, il faudrait au minimum 55 millions de francs pour les universités et 40 millions de francs pour les hautes écoles spécialisées, a avancé Maurice Campagna. Pour le FNS et les EPF, ce montant s'élève à 160 millions de francs chacun.
Enfin, la Commission pour la technologie et l'innovation et les Académies suisses des sciences auraient besoin de respectivement 10 et 7 millions de francs, a-t-il égrené.
Hausse des taxes d'étude?
Sans cela, faut-il s'attendre à ce que les universités emboîtent le pas à l'EPFL et augmentent elles aussi les taxes d'étude, a interrogé un journaliste. "Cela pourrait devenir un thème. C'est une partie de l'équation totale", a résumé Michael Hengartner.
Il faut voir ce qu'une telle hausse est en mesure d'apporter. Elle peut par exemple permettre de disposer de davantage d'assistants ou créer plus de places dans les auditoires, a illustré Petra Studer, coordinatrice du Réseau FUTURE, en marge de la conférence de presse.
Réseau FUTURE est une communauté d'intérêts qui regroupe des partenaires des hautes écoles et des milieux politico-scientifiques, comme le Fonds national suisse (FNS), swissuniversities et les Académies suisses des sciences.