Washington (ats/afp) "Les incitations liées aux méthodes de compensation doivent changer pour que les récompenses ne soient plus liées à des actions à courte vue et à des prises de risques excessives", a-t-elle déclaré lors d'un discours à Washington. "Nos travaux ont montré que les mécanismes de compensation peuvent être structurés de telle façon à favoriser la performance sur le long terme et la solidité de l'entreprise", a-t-elle ajouté.
Elle a évoqué notamment des systèmes où les bonus pourraient être annulés ou révisés en cas de mauvaise conduite des dirigeants ou de sous-performance de l'entreprise concernée ou bien si celle-ci devait recourir à une aide publique.
Selon Mme Lagarde, il convient également de donner davantage de pouvoirs aux actionnaires dans la rémunération des dirigeants. Elle a indiqué que le FMI avait fait des études portant sur 800 banques dans 72 pays et la proportion de celles donnant la possibilité à leurs actionnaires de se prononcer sur les rémunérations des dirigeants était passée de 10% en 2005 à 80% aujourd'hui.
Mécanismes de contrôle
Mme Lagarde a également appelé à davantage de mécanismes de contrôle au sein des institutions financières pour éviter les situations de prises de risques excessives, comme dans l'affaire de la "baleine de Londres" en séparant nettement les structures de direction de celles du conseil d'administration.
"La régulation à elle seule ne peut résoudre le problème", a-t-elle souligné, appelant les banquiers "à faire ce qui est bien même quand personne ne regarde".
Selon elle, inclure davantage de femmes dans les plus hauts échelons d'une entreprise peut contribuer à y développer un plus grand sens de l'éthique. "Que serait-il arrivé si Lehman Brothers avait été Lehman Sisters ?", a-t-elle lancé, faisant allusion à la faillite de la banque d'affaires américaine qui a précipité la crise financière de 2008.
Enfin, la directrice générale du FMI a rappelé que deux milliards de personnes dans le monde n'avaient pas de comptes en banque et qu'il fallait lutter contre "l'exclusion financière".