Zurich (ats) Seules quelques adaptations ont été opérées, ont annoncé les parties. En outre, la retraite à 60 ans est garantie sans réduction des prestations. Tant la SSE que les syndicats Unia et Syna ont dû mettre de l'eau dans leur vin pour rendre ce résultat possible.
Pour rappel, la convention nationale arrive à échéance à la fin décembre. Les syndicats demandaient son renouvellement avec des améliorations, en particulier le maintien de la retraite à 60 ans, plus de protection, notamment en cas d'intempéries, et une lutte plus efficace contre la sous-enchère salariale. Les entrepreneurs voulaient eux reconduire le contrat en l'état.
Les délégations de la SSE et des syndicats se sont accordées mardi à Olten (SO) sur la nouvelle CN, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2016 et déploiera ses effets jusqu'à fin 2018. Le texte interdit désormais les paiements de salaires en espèces. Les partenaires sociaux ont ainsi souligné leur volonté d'améliorer les contrôles. Les prestations prévues jusque-là dans la CN sont maintenues.
Cotisations relevées
Afin de garantir le régime actuel de retraite à 60 ans, les partenaires sociaux ont consenti à majorer les cotisations versées à la Fondation pour la retraite anticipée (FAR) de deux points de pourcent dès le 1er juillet 2016. Les employeurs en financeront 1,5% et les travailleurs actifs 0,5%.
"C'est une bonne solution pour tous les partenaires", a déclaré à Nico Lutz, responsable des négociations pour Unia. «Nous avons sécurisé la retraite à 60 ans, pour nous le principal enjeu, sans réduire les prestations. Nous avons aussi évité le vide conventionnel".
"Nous sommes satisfaits d?avoir pu prolonger le contrat pour une durée de 3 ans, et non un seul comme nous le proposions", a souligné Gian-Luca Lardi, président central de la SSE. Pour la retraite à 60 ans, nous avons accepté un compromis". La retraite anticipée sera donc financée uniquement par l'augmentation des cotisations, sans réduction des rentes comme l'entendait la SSE.
En contrepartie, les salaires resteront inchangés en 2016. En outre, les accords salariaux pour 2017 et 2018 prendront en compte les hausses de cotisations consenties par les employeurs pour la retraite à 60 ans, jusqu'à concurrence de 0,5% par an. Enfin, l'indemnité pour le repas de midi progressera d'un franc dès 2017, de 15 à 16 francs.
Points ouverts
"Le nouveau président de la SSE a joué un rôle important. Les négociations étaient dures, mais il était ouvert à la discussion, souligne Kurt Regotz, de Syna.
Les parties se sont aussi engagées à négocier jusqu?à la mi-2017 sur tous les points ouverts. Elles auront ensuite une possibilité de résiliation extraordinaire pour le 30 septembre 2017, au cas où le résultat obtenu pour la CN ne les satisferait pas.
Pour Unia, les revendications encore sur la table restent en priorité la lutte contre le dumping salarial et une meilleure protection des travailleurs contre les intempéries. "Si nous ne parvenons pas à des résultats satisfaisants sur ces points, les deux parties gardent la possibilité de résilier le contrat l?an prochain", précise M. Lutz.
Horizon 2019
"Tout ce que nous n'avons pas pu régler dans le contrat 2016-2018 sera discuté les prochaines années mais concernera le nouveau contrat dès 2019 », indique M. Lardi. Quant aux mesures contre la sous-enchère salariale, la SSE développe, en collaboration avec les syndicats, un nouveau système qui peut être mis en place indépendamment de la convention collective de travail", fait-il savoir.
La SSE pour sa part exige toujours la suppression du service spécialisé d'analyse des risques mis en place par Unia. Sur l'agenda des entreprises de la branche figure aussi la flexibilisation des horaires de travail.
Le résultat des négociations sera encore soumis aux organes décisionnels compétents. Les conférences professionnelles d'Unia et de Syna se prononceront samedi prochain, selon le communiqué. La SSE convoquera quant à elle une assemblée des délégués extraordinaire le 13 janvier.
Protestation nationale
Pour mémoire, le mois dernier, les maçons ont manifesté dans plusieurs cantons à l'appel des syndicats Unia et Syna, avec à la clé des centaines de chantiers à l'arrêt. Le 9 novembre, plus de 3000 employés tessinois du secteur principal de la construction ont ouvert une semaine de protestation à Bellinzone.
En Suisse alémanique, le mouvement a été suivi par quelque 3000 salariés du bâtiment, principalement à Zurich, pour exiger des négociations avec le patronat sur le renouvellement de la convention nationale du secteur principal de la construction. Leurs collègues se sont également mobilisés à Genève, à Neuchâtel et à Delémont.
Les cantons comme Vaud, Valais ou Fribourg ne sont pas rattachés au système de la Fondation retraite anticipée (FAR). Là, Unia envisageait de se joindre aux protestations dans le cas où il n'y aurait plus de CN.