02.06.2023

Étude: le dilemme de la prise de décision

Les travailleurs se sentent submergés par la quantité de données et ne se trouvent pas suffisamment qualifiés pour les traiter, indique une nouvelle étude d’Oracle. Menée auprès de plus de 14’000 salariés et chefs d’entreprise dans 17 pays, l’enquête relève que les décisions d’ordres personnel et professionnel deviennent difficiles à prendre, alors que leur nombre n’a jamais été aussi élevé.

L’étude menée par Oracle et le rédacteur à succès du New York Times, Seth Stephens-Davidowitz souligne que les sondés se sentent démunis face à la quantité de données et cette situation sape leur confiance. La prise de décisions devient dès lors largement plus compliquée et plombe leur qualité de vie.

  • 74 % des sondés disent que le nombre de décisions qu’ils prennent chaque jour a été multiplié par 10 au cours des trois dernières années et 78 % pensent ne jamais avoir été autant bombardées de données provenant de sources différentes pour prendre des décisions.
  • 86 % déclarent que le volume de données rend les décisions d’ordres personnel et professionnel beaucoup plus compliquées et 59 % admettent être confrontés plus d’une fois par jour à un dilemme, autrement dit ils ne savent pas quelle décision prendre.
  • 35 % ne savent pas à quelles données ou sources se fier et 70 % ont déjà renoncé à prendre une décision, car le volume de données était trop intimidant.
  • 85 % des sondés estiment que cette incapacité à prendre des décisions a des répercussions négatives sur leur qualité de vie. Elle provoque des pics de stress (36 %), gâche des occasions (33 %) et pousse à des dépenses inutiles (29 %). 
  • Par conséquent, 93 % ont changé la façon dont ils prennent des décisions au cours des trois dernières années. 39 % ne consultent désormais que les sources auxquelles ils se fient et 29 % écoutent seulement leurs intuitions. 

«Les travailleurs sont inondés de données, explique Seth Stephens-Davidowitz, expert en sciences des données et auteur de Tout le monde ment et Don’t Trust Your Gut. Cette étude met en évidence que le volume écrasant d’informations ingurgitées par une personne au quotidien via ses recherches sur Internet, les alertes d’actualités, les remarques spontanées d’amis, etc. dépasse souvent la somme d’informations que le cerveau peut traiter. Nous sommes alors tentés de rejeter toutes ces données déroutantes, voire contradictoires, et de faire ce qui nous semble juste. Mais cela peut être une grossière erreur. Il a été prouvé à maintes reprises que nos intuitions peuvent nous induire en erreur et la meilleure prise de décision nécessite une bonne compréhension des données pertinentes. Une première étape cruciale serait de trouver un moyen de maîtriser le flux de données à la disposition des entreprises pour les aider à distinguer les signaux utiles du reste.»

Frein au succès de l’entreprise

Les chefs d’entreprise souhaitent que les données soient utiles et savent qu’elles sont essentielles au succès de leur entreprise, mais ils ne sont pas convaincus de disposer des outils pour réussir, ce qui sape leur confiance et leur capacité à prendre des décisions opportunes. 

  • 85 % des chefs d’entreprise ont déjà souffert d’avoir pris certaines décisions (regrets, sentiment de culpabilité et remise en question pour une décision qu’ils ont prise l’année dernière) et 93 % pensent qu’il est essentiel pour le succès d’une entreprise d’avoir les bons renseignements au moment de prendre des décisions.
  • 97 % veulent s’aider des données. Idéalement, ils voudraient que les données les aident à prendre de meilleures décisions (44 %), à réduire les risques (41 %), à prendre des décisions plus rapidement (39 %), à gagner plus d’argent (37 %) et à se préparer aux événements imprévus (29 %). 
  • En réalité, 72 % admettent que le volume considérable de données et leur manque de confiance dans les données les ont déjà complètement empêchés de prendre des décisions et 89 % pensent que le nombre croissant de sources de données entrave le succès de leur entreprise. 
  • La gestion de différentes sources de données nécessite des ressources supplémentaires pour collecter toutes les données (40 %), ralentit la prise de décision stratégique (36 %) et augmente le risque d’erreur (26 %).
  • Les chefs d’entreprise ne pensent pas que l’approche actuelle en matière de données et d’analyse réponde à ces problèmes. 77 % jugent que les tableaux de bord et les graphiques à leur disposition ne sont pas toujours directement liés aux décisions à prendre et 72 % estiment que la majorité des données disponibles ne sont vraiment utiles que pour les experts en données en mesure de les interpréter et de les exploiter.
  • Les chefs d’entreprise sont conscients que cette situation doit changer. Ils pensent que les bonnes données et informations peuvent les aider à prendre de meilleures décisions en matière de RH (94 %), de finance (94 %), de chaîne d’approvisionnement (94 %) et d’expérience client (93 %).

«Alors que les entreprises s’agrandissent pour servir une clientèle plus large, le volume de données nécessaires pour obtenir une vue d’ensemble croît également. Les chefs d’entreprise qui prennent des décisions critiques pour la gestion de leur entreprise peuvent ignorer ces données, mais attention aux conséquences, prévient T. K. Anand, Vice-Président exécutif d’Oracle Analytics. L’hésitation, la méfiance et le manque de compréhension face aux données mis en lumière dans cette étude montrent que de nombreuses personnes et entreprises doivent repenser leur approche de traitement des données et de la prise de décision. Il est vraiment nécessaire de pouvoir connecter les différentes étapes : la collecte des données, leur analyse, la prise de décision et l’action. Grâce à l’étendue des fonctionnalités de notre cloud connecté, allant de la gestion des données de base à l’analyse augmentée et appliquée, en passant par notre suite d’applications opérationnelles, nous sommes particulièrement bien placés pour répondre à ce besoin.»

Jetter l’éponge en l’absence de données pertinentes

La collecte et l’interprétation des données conduisent les travailleurs à leur point de rupture à un moment où les enjeux sont incroyablement élevés pour les chefs d’entreprise. 

  • 70 % des sondés indiquent être dépassés par les tâches ardues que sont la collecte d’autant de données et leur interprétation en vue de prendre les bonnes décisions
  • Ce phénomène est particulièrement patent dans le monde des affaires. 78 % des chefs d’entreprise constatent que leurs collaborateurs prennent souvent des décisions et cherchent ensuite des données pour étayer leurs choix, 74 % des salariés pensent que les entreprises prennent des décisions en faisant passer l’opinion de la personne la mieux rémunérée avant les données et 24 % estiment que la plupart des décisions prises dans les entreprises sont irrationnelles. 
  • La situation est tellement difficile que 64 % des travailleurs et 70 % des chefs d’entreprise préféreraient que toutes ces difficultés disparaissent et qu’un robot prenne les décisions à leur place.
  • Malgré leurs frustrations face aux données dans leur sphère personnelle et professionnelle, les personnes consultées se rendent compte que sans données leurs décisions risqueraient d’être moins précises (44 %), de moins porter leurs fruits (27 %) et de conduire à plus d’erreurs (39 %).
  • Elles pensent également qu’une entreprise qui utilise la technologie pour prendre des décisions en se fiant aux données est plus digne de confiance (79 %) et sera plus performante (79 %). En outre, elles envisageraient plus sérieusement d’investir dans une entreprise avec une telle approche (76 %), de s’y associer (77 %) ou d’y travailler (78 %).