Genève Aéroport ne peut pas intervenir dans les conflits sociaux

A côté du ballet record de plus de 15 millions de passagers et des quelque 600 millions d'investissements prévus pour le futur, l'aéroport de Genève a une nouvelle fois été le théâtre de plusieurs conflits sociaux en 2014. La société exploitante n'a qu'un rayon d'influence limité dans leur résolution, selon son patron.
 

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Genève (ats) "Nous ne pouvons pas intervenir directement dans les conflits sociaux", martèle Robert Deillon, directeur général de Genève Aéroport, essuyant régulièrement les critiques des syndicats qui pointent une passivité. Face à ces tensions et grèves à répétition, "nous essayons de favoriser le dialogue social, en organisant des tables rondes. Les concessionnaires du site sont aussi soumis à certaines conditions".

Ces entreprises ont notamment l'obligation de proposer une convention collective de travail (CCT) à leurs employés, pour se voir octroyer une telle concession à Genève, explique celui qui est à la tête de l'aéroport depuis 2006. Ainsi sont réglementées les questions de salaires minimaux et autres conditions de travail. "Des contrôles sont ensuite régulièrement effectués par l'Office cantonal de l'inspection et des relations du travail (OCIRT)".

Pas question de retirer la concession

Les problèmes surviennent en général au moment où les sociétés revoient leur CCT et revoient au passage à la baisse les conditions de travail de leurs employés, relève Robert Deillon. Mais pas question de mettre la pression sur les employeurs en les menaçant de leur retirer leur concession, comme le suggèrent les syndicats. "La totalité des employés de ces sociétés perdraient leur travail, en cas de résiliation".

Quant aux entreprises qui louent des locaux dans les bâtiments de l'aéroport, notamment les compagnies aériennes, elles bénéficient des mêmes droits que n'importe quel locataire vis-à-vis de leur bailleur. "Je ne peux pas, en tant que propriétaire, mettre mon nez dans leurs affaires", se défend Robert Deillon.

Près de 10'000 salariés

Au total, quelque dix mille personnes travaillent sur le site, dans 200 entreprises. Près de 900 d'entre elles sont employées par Genève Aéroport.

Parmi les conflits marquants de l'année écoulée, figure celui de Gate Gourmet, pour lequel un accord tripartite entre canton, syndicats et direction de la société de catering a été trouvé en juin après plus d'un an de tensions. Gate
Gourmet, qui avait dénoncé la CCT couvrant 122 personnes à Cointrin, s'est notamment engagé à ouvrir des négociations pour une CCT de branche. Y seront associées les autres entités actives dans le catering au bénéfice d'une concession à l'aéroport.

Des employés de l'entreprise d'assistance au sol Swissport, qui compte plus de 1300 collaborateurs à Genève, ont également débrayé à plusieurs reprises. Fin décembre entre 200 et 400 collaborateurs, ont manifesté à l?appel des
syndicats, conduisant la direction à saisir la Chambre des relations collectives de travail (CRCT). Le personnel ne peut plus prendre de mesures de lutte, jusqu'à la conclusion de l'affaire.