Hôtellerie-restauration: Nouvelle convention collective pour la période 2017-2020

La nouvelle convention collective de travail (CCT) pour les salariés de l'hôtellerie-restauration entrera en vigueur le 1er janvier pour la période 2017-2020. Ratifié en juillet, le texte a été déclaré de force obligatoire par le Conseil fédéral le 12 décembre.

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(ats) Fruit de deux ans de négociations entre les syndicats et les employeurs du secteur, la nouvelle CCT prévoit une hausse du salaire minimum de 0,3%, ont rappelé mardi les six organisations du secteur dans un communiqué commun. Il s'agit d'Hotel & Gastro Union, des syndicats Unia et Syna, de GastroSuisse, d'hotelleriesuisse et de la Swiss Catering Association (SCA).

La durée du congé paternité passera de trois à cinq jours. Les inspections et contrôles inopinés dans les entreprises seront également renforcés. Autre changement: les aides financières destinées à la formation seront élargies aux personnes non soumises à la CCT.

Durant la période d'essai, les minima salariaux pourront, par ailleurs, être abaissés de 8% au maximum. Et cette baisse devra être stipulée dans le contrat de travail.

De portée nationale, la CCT de l'hôtellerie-restauration est la plus grande de Suisse. Elle concerne 27'000 établissements et 200'000 employés. Les organisations du secteur entendent communiquer "plus vigoureusement" les avantages de ce texte. Selon elles, la CCT offre des opportunités aux employeurs et aux employés "dans un environnement difficile".

Vaine opposition à Genève

La convention ne fait toutefois pas l'unanimité. A Genève, le Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs (SIT) s'est opposé à ce texte et avait demandé un avenant cantonal avec des salaires adaptés au coût de la vie genevois.

Le SIT avait adressé une opposition partielle en août au Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). Il s'insurgeait contre le salaire minimum de 3417 francs mensuels de la nouvelle CCT pour les employés sans qualification. A Genève, les salaires minimaux des employés non qualifiés sont meilleurs dans l'économie domestique et le commerce.

L'hôtellerie-restauration est ainsi le secteur qui paie le plus mal ses employés. Les salaires ne permettent pas de vivre dans un canton, où la cherté de la vie est sans commune mesure avec d'autres régions. Nombre de salariés du secteur doivent recourir aux subsides de l'assurance-maladie et aux aides au logement, relève le SIT.

Avec la décision du Conseil fédéral, le syndicat genevois a donc été débouté, a expliqué Manuela Cattani, co-secrétaire générale, interrogée par l'ats. "Nous nous y attendions, car le Conseil fédéral a le pouvoir d'étendre ou non les conventions collectives, mais pas d'en modifier le contenu". Le SIT se déclare néanmoins déçu de cette décision.

Pour obtenir un avenant cantonal, qui permettrait d'avoir de meilleurs salaires à Genève, le SIT, de concert avec les autres syndicats, mise désormais sur une négociation avec les représentants patronaux cantonaux, annonce Mme Cattani. "Et s'ils n'entendent pas nos revendications, nous sommes prêts à monter au créneau", conclut la dirigeante syndicale.