Berne (ats) L'Union patronale suisse et les cantons avaient demandé que les contingents pour la main-d'oeuvre étrangère hors de l'UE et de l'AELE reviennent au niveau de 2014, soit 8500. L'augmentation pour 2017 de 6500 à 7500 pour les permis de séjour de ressortissants extra-européens est ainsi un pas dans la bonne direction, mais ne suffira pas.
C'est notamment l'avis de l'Union patronale suisse qui estime que c'est insuffisant pour couvrir les besoins de l'économie. Les entreprises dépendent de personnes hautement qualifiées provenant d'Etats tiers, souligne-t-elle dans un communiqué.
Selon l'Union patronale, ces travailleurs ne représentent pas une concurrence pour la main-d'oeuvre indigène, mais un important soutien. Et si une société n'obtient pas le permis dont elle a besoin, elle peut être tentée de délocaliser.
Du côté des cantons, on note que la hausse n'atteint pas le niveau souhaité de 2014 mais que l'augmentation pour 2017 tient compte des besoins, mieux que les années précédentes, écrit la conférence des chefs des départements cantonaux de l'économie publique (CDEP) mercredi en fin de journée.
Cela permettra aux autorités et aux entreprises d'assurer leur planification avec plus de fiabilité, ajoute-t-elle. Les investissements prévus, notamment dans la recherche, pourront être effectués.
Particulièrement concerné, Vaud accueille soulagé la "très bonne nouvelle", a dit à l'ats Philippe Leuba. "Ces permis de travail concernent des travailleurs que l'on ne trouve ni en Suisse ni dans l'Union européenne; il n'y a donc aucune concurrence avec le marché indigène", souligne le chef du département vaudois de l'économie.
De nombreuses firmes, telles que Nestlé ou Bobst, ainsi que les Hautes Ecoles comme l'EPFL ont besoin de spécialistes. C'est la seule catégorie d'étrangers qui répond déjà aux critères de l'initiative contre l'immigration de masse de l'UDC, ajoute-t-il.
Genève peu satisfait
Son homologue genevois, Pierre Maudet, est nettement plus critique. La hausse est positive mais insuffisante. Il s'agit d'une demi-mesure qui ne résout que très partiellement le problème pour le canton de Genève, explique le chef de l'économie.
La réserve fédérale est une bonne chose, mais on ne dit rien de 2016, alors que les contingents sont épuisés, poursuit-il, soulignant que Genève sera déjà bloqué en mars avec des contingents aussi bas.
Pour le canton de Zurich, il s'agit d'un "signal positif" venant de Berne. Il aurait toutefois lui aussi souhaité une hausse plus forte des contingents et une répartition directe de ceux-ci parmi les cantons. Du côté de Bâle-Ville, la décision est saluée, car elle prend mieux en compte les besoins urgents de l'économie du canton.