Berne (ats) La conjoncture s'améliore, également dans l'industrie d'exportation et dans celle des machines, a souligné l'USS devant les médias à Berne. Les finances publiques se présentent aussi mieux que les gouvernements ne l'ont prévu.
L'inflation refait par ailleurs son apparition, relève l'Union syndicale. Si rien ne change fondamentalement sur le plan des devises et des prix du pétrole d'ici à la fin de l'année, les prix à la consommation vont à nouveau partir à la hausse, anticipe le chef économiste de l'USS Daniel Lampart. Une augmentation de 0,5% est attendue vers la fin de l'année.
Une amélioration des salaires se justifie en outre par l'augmentation du coût de la vie due à la seule hausse des primes d'assurance-maladie, fait valoir Paul Rechsteiner, président de l'USS, à laquelle 16 syndicats sont affiliés, représentant 380'000 membres.
Hausses générales
Les syndicats mettent la priorité sur des hausses de salaires générales. La tendance à l'individualisation des augmentations salariales durant les 20 dernières années a eu un effet négatif, note Paul Rechsteiner. A ses yeux, des hausses générales sont le meilleur moyen de lutter contre les inégalités de salaires qui s'accroissent.
Il y a un besoin de rattrapage particulièrement pour les salaires bas et moyens ainsi que pour les salariés ayant beaucoup d'ancienneté dans l'entreprise, relève pour sa part Daniel Lampart.
Unia veut des augmentations générales de 1 à 1,5%. Il y a un an, les employeurs invoquaient le renchérissement négatif et le franc fort comme arguments pour refuser des hausses de salaires, rappelle sa présidente Vania Alleva.
Contribution aux primes
"Aujourd'hui, les perspectives financières sont bien meilleures qu'il y a un an", fait-elle remarquer. Unia réclame également une contribution patronale aux primes d'assurance-maladie de 45 francs par mois.
Le syndicat estime ce montant indispensable compte tenu de la forte hausse des primes de l'ordre de 4 à 5%. Certaines entreprises connaissent déjà ce genre d'allocation. Vania Alleva cite les exemples de Philipp Morris ou des usines Nestlé.
De son côté, le Syndicat suisse des services publics ssp a déploré le non-respect des règles du jeu. De nombreux employeurs ont changé de système salarial et opté pour un système basé sur des plages salariales.
Or plusieurs employeurs, y compris la Confédération, refusent constamment d'accorder les progressions salariales voulues par le système lui-même, dénonce le syndicat ssp.
Le patronat dit non
Le fait d'introduire le salaire au mérite et de bloquer ensuite la progression salariale par des négociations se soldant sur un résultat nul témoigne d'un certain mépris envers le personnel, constate la présidente du ssp Katharina Prelicz-Huber.
A titre de comparaison, Travail.Suisse, organisation faîtière qui regroupe onze fédérations, a revendiqué début août des hausses de salaires de 1%. Dans une prise de position publiée mercredi sur son site internet, l'Union patronale suisse demande de faire preuve d'une certaine prudence, malgré l'accélération de la croissance économique.
Pour rappel, le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse a progressé de 0,6% au 2e trimestre de cette année, dopé par le commerce extérieur et la consommation publique. Au premier trimestre, la croissance s'était élevée à 0,3%.
Le patronat refuse de parler d'une hausse générale des salaires et plaide pour des négociations différenciées selon les branches et les entreprises.