25.10.2018

L'USS veut une répartition équitable des salaires

La croissance économique doit bénéficier aux salariés ordinaires, selon l'Union syndicale suisse (USS). Les conventions collectives de travail, une prévoyance retraite suffisante et des mesures concernant les primes des caisses maladies sont des moyens efficaces.

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(ats) Dans son rapport sur la répartition, présenté aux médias à Berne, l'USS rappelle que, malgré la crise financière et la surévaluation du franc, un processus de rattrapage s'est installé pour les bas salaires. Le nombre de conventions collectives a augmenté.

Le syndicat critique toutefois que les salaires élevés et très élevés ont augmenté de manière disproportionnée. Aujourd'hui, la Suisse compte environ 14'000 personnes avec une rétribution de plus d'un demi-million de francs. Dans les années 1990, elles n'étaient que 3000.

Le pour-cent le plus riche

Le fossé est gigantesque au niveau de la fortune: en dix ans, la part du pour-cent le plus riche à la fortune globale a augmenté de 6% à 42%. La Suisse occupe une place au sommet du classement en matière d'inégalité de fortune.

Le fardeau des primes maladies est une erreur dans la politique salariale, estime l'USS. Ces vingt dernières années, les primes ont enflé de 115%; mais les réductions accordées seulement de 32%. "Durant les quinze à vingt années écoulées, la politique suisse en

matière d'impôts et de dépenses obligatoires a été conçue en faveur des classes privilégiées, alors que les ménages aux revenus bas et moyens étaient taxés beaucoup plus lourdement", constate la faîtière des syndicats.

Limite aux primes

En 1996, lors de l'introduction de la nouvelle loi sur l'assurance-maladie, l'exigence politique voulait que les ménages ne dépensent pas plus de 8% de leur budget pour les primes. Mais on en est très éloigné. Pour l'USS, une charge de maximum 10% du salaire est un but plus réaliste.

Et le syndicat de renvoyer vers l'initiative pour un frein aux coûts de la santé du PDC, lancée mi-octobre. Le texte demande que la croissance des coûts de la santé, et par là les primes, ne soit pas plus forte que la croissance de l'économie et des salaires.

Le facteur le plus important pour une répartition équitable des revenus est le développement des salaires. Grâce à une croissance consolidée depuis 2016, la situation actuelle est idéale pour des négociations salariales, avance l'USS. De bons revenus sont décisifs pour une prévoyance vieillesse suffisante.

Jusqu'à 2,5% de plus

La faîtière exige notamment une augmentation de 2 à 2,5% de la rémunération, un 13e salaire pour tous, l'élimination des discriminations salariales pour les femmes et une garantie de meilleurs salaires minimaux.

De son point de vue, la politique fiscale de favorisation des hauts salaires doit être corrigée. De bons services publics, abordables, constituent également un facteur décisif en termes de politique de revenu contre les inégalités de revenus et de richesse généralisées.