Lausanne (ats) Le dispositif, commun au Départements de la formation et de la jeunesse (DFJC) et à celui de l'action sociale (DSAS), a été présenté à Lausanne par leurs chefs respectifs, Anne-Catherine Lyon et Pierre-Yves Maillard. Il vise à renforcer le programme FORJAD qui permet la réinsertion dans le monde du travail de jeunes adultes à l'aide sociale.
"On doit systématiser les appuis à la formation plutôt que les prestations à l'aide sociale, qui sont purement financières", a expliqué le président du Conseil d'Etat Pierre-Yves Maillard.
Principe simple
Le principe est simple: quand un jeune entre 18 et 25 ans demande l'aide sociale, pendant trois mois, on analyse ses besoins de manière approfondie, on voit ses parents, on examine ses compétences.
On cherche ensuite des solutions en termes de mesures de préparation à la formation, a poursuivi M. Maillard. Dès qu'un stage ou un apprentissage a été trouvé, il a droit à une bourse si sa famille n'arrive pas à pourvoir à son entretien.
Ce dispositif instaure de plus une égalité de traitement entre les parents de jeunes en formation, a ajouté Mme Lyon. L'accès à une bourse sera possible dès l'inscription à une mesure préparatoire.
3000 jeunes
Environ 3000 jeunes sont à l'aide sociale dans le canton. C'est trop, déplore M. Maillard. Chaque année, 300 à 350 d'entre eux se tournent vers l'apprentissage. Avec ce nouveau dispositif, le Conseil d'Etat espère que ce chiffre passera à 800, 850 jeunes. Le défi sera également de créer des places d'apprentissage pour répondre à ces besoins.
Les parents devront contribuer davantage que si leur enfant est à l'aide sociale, a concédé le ministre. "On a déjà déplafonné le montant des bourses qui ont augmenté de plus de 50%. Si notre stratégie marche, il n'est pas exclu que le système des bourses soit encore renforcé".
Opération blanche
Des sanctions sont par ailleurs prévues à l'égard des jeunes reconnus susceptibles de suivre des mesures de formation mais les refusant. L'avantage économique sera réduit, passant de 960 francs par mois à environ 400, 500 francs.
Les coûts de la réforme devraient s'équilibrer via un transfert de charges entre les deux départements concernés. Par année, environ sept millions d'économies sont escomptés à l'aide sociale, estime le chef du DSAS. Ils aideront à financer les mesures de transition et à renforcer les bourses.
Sécuriser le revenu d'insertion
Le Conseil d'Etat a adopté d'autres mesures visant à lutter contre les fraudes et les abus dans le revenu d'insertion (RI). Trois postes d'enquêteurs supplémentaires sont notamment prévus. Leur nombre aura ainsi passé de zéro en 2006 à 17, a indiqué M. Maillard.
Il n'y a pas plus d'abus ici qu'ailleurs, mais ils sont détectés. Le nombre d'enquêtes réalisées est de 350 en moyenne par année, a-t-il précisé. L'efficacité du système permet de récupérer quatre à cinq millions par an. Le taux de remboursement des indus de plus de 20'000 francs sera en outre augmenté de 15 à 25%, ainsi qu'un système de médecin-conseil mis sur pied.
Stabilité du taux
Décrit comme sans limites, le taux d'aide sociale reste très stable, note le président du gouvernement. Il a passé de 4,7% de la population en 2006 à 4,9% en 2014.
Enfin, en réponse au postulat de Jean-Michel Dolivo, le Conseil d'Etat instaure la possibilité pour les personnes de plus de 57 ans, sans emploi et ayant épuisé leur droit au chômage d'accéder au RI avec une limite de fortune un peu plus élevée. L'accès à la rente-pont pourra désormais être anticipé dès 60 ans pour les femmes et 61 pour les hommes.