Zurich/Lausanne (ats) Alors que 88% des entreprises suisses sont dirigées par des familles et réalisent environ 60% du produit intérieur brut (PIB), "il sera difficile de poursuivre cette success story", relève PwC Suisse dans un exposé de thèses sur la succession dans les entreprises familiales.
La force du franc retarde la planification successorale. Cette problématique paraît lointaine alors que se posent dans l'immédiat des questions liées à l'optimisation des coûts, aux réductions d'effectifs - 64,2% des salariés du pays travaillent dans une entreprise familiale - et à la délocalisation de la production.
Et les successeurs de se demander si "la reprise d'une entreprise familiale en proie à des problèmes de rentabilité est vraiment encore opportune", pointe lecommuniqué.
Moins d'intérêt
De par sa petite taille, le marché suisse oblige à exporter produits et services à l'étranger, poursuit le document. Cela accroît les exigences auxquelles devra satisfaire la génération suivante, qui "devra être axée davantage à l'international", selon Didier Ehret, responsable PME et entreprises familiales de PwC en Suisse romande, cité dans le communiqué.
La prochaine génération démontre d'ailleurs un intérêt moindre à travailler dans l'entreprise familiale en comparaison européenne. Les opportunités ont augmenté et une carrière hors de l'entreprise familiale est désormais aussi de plus en plus envisagée. Cela rend d'autant plus difficile la recherche de successeurs, qui devrait ainsi être planifiée suffisamment tôt.
Problèmes opérationnels
Des lignes directrices transparentes et une base solide d'information au sein de la famille, notamment avec une charte, permettent de fonder "des décisions pertinentes" et préalables à "une réussite pérenne", selon Didier Ehret.
L'absence de telles mesures peut poser un certain nombre de problèmes. "Plus on attend, plus les possibilités de succession se referment", précise à l'ats Cédric Portier, spécialiste PME et entreprises familiales de PwC en Suisse romande.
"Nous observons beaucoup de sociétés où l'entrepreneur ne veut pas remettre, avec finalement des problèmes opérationnels. L'entreprise peut même fermer, car personne n'est là pour reprendre les rênes, par exemple en cas de décès du dirigeant", poursuit Cédric Portier.
Les conclusions tirées par PwC se basent sur une analyse des chiffres de l'Office fédéral de la statistique (OFS) et sur l'étude de l'Université de Saint-Gall "Succession dans les entreprises familiales: les enfants d'entrepreneurs donnent la préférence à leur propre voie".