Genève (ats) Imaginée par le PLR, la modification de la loi sur la gestion administrative et financière de l'Etat était contestée par la gauche et les syndicats de la fonction publique. Ce "personal stop" aurait obligé l'Etat à se restructurer en profondeur, selon le PLR.
Cette loi limitait, sauf quelques exceptions, les charges de fonctionnement et du personnel jusqu'à ce que la dette diminue au niveau des revenus annuels de l'Etat, soit 8 milliards de francs. Le gouvernement était opposé à "ce corset inutile" qui lui enlevait toute marge de manoeuvre.
En novembre, au moment du vote du "personal stop", la dette du canton se montait à 13 milliards. En janvier, le Conseil d'Etat a annoncé qu'elle s'établissait fin 2015 à 12,7 milliards avec une valeur moyenne pour l'année de 12,2 milliards.
"La diminution de la dette n'est pas structurelle mais conjoncturelle", a rappelé le chef du département des finances Serge Dal Busco. Le Grand Argentier a notamment évoqué une rentrée fiscale inespérée en 2015.
Arrêt brutal des dépenses
Mais pour le MCG, le Conseil d'Etat aurait sciemment procédé à des "annonces ventilateurs". "On ne peut plus avoir confiance", selon le député MCG Eric Stauffer. "Il n'y a donc plus lieu de maintenir le "personal stop", selon le député qui affirme que son parti ne "joue pas à la girouette". Ce changement de position du MCG entre novembre et aujourd'hui a fait basculer la majorité.
La gauche n'a pour sa part pas modifié ses positions. Les Verts ont toujours combattu "cet arrêt brutal et déraisonné des dépenses", a souligné la députée Sophie Forster Crabonnier. Elle a à nouveau mis en garde contre les effets destructeurs du "personal stop".
Pas de votation
Le "personal stop" a donc été abrogé par l'autre loi acceptée par 53 voix contre 43. Le peuple, qui aurait dû se prononcer suite à l'aboutissement du référendum, n'aura pas son mot à dire. "Et c'est bien regrettable", selon le député PDC Bertrand Buchs. Le PLR aussi a dénoncé un "déni démocratique".
Ces multiples épisodes autour du "personal stop" ont agacé le président du Conseil d'Etat. "Les institutions genevoises deviennent illisibles", a déploré François Longchamp. Il a appelé les députés à se ressaisir.